Avec Susan Sarandon, Sam Neill, Emily Blunt
CTV Vidéo

Un casting d’un certain niveau dans un film inédit n’est pas synonyme d’une injustice mystérieuse quant à la carrière commerciale du dit produit. La preuve en est cet « Irrésistible » (mais pourquoi ce titre ???) venu d’Australie, pourtant un des meilleurs pays question cinéma (surtout dans le Fantastique...), avec en tête d’affiche Susan Sarandon et Sam Neill (un enfant du pays, tiens !) et la jeune actrice, fort jolie et fort talentueuse aussi, Emily Blunt, vue en secrétaire pétasse dans « Le Diable s’habille en Prada » et géniale dans un petit indépendant qui sort bientôt en salles, « Sunshine Cleaning ». Bref, avec tout ça, « Irrésistible » est resté dans les tiroirs depuis deux trois ans avant de sortir directement en vidéo chez nous. Ben même ainsi, ça ne marquera pas les mémoires.
Sophie Hartley est auteur et illustratrice de romans pour enfants. Elle a deux petites filles adorables, et un ami qui l’aime profondément, Craig. Un jour, elle fait la connaissance d’une de ses jeunes assistantes, Mara. A partir de ce moment, le quotidien de Sophie change : selon elle, elle est suivie, quelqu’un s’introduit chez elle, des objets disparaissent, et elle commence à soupçonner une étrange relation entre Mara et Craig. Pourtant, pour son entourage, tout est normal. Sophie en vient à se demander si tout ceci est réel ou si cela ne sort pas simplement de son imagination conjuguée à une paranoïa dont les causes remonteraient à bien des années auparavant. Et pour connaitre la vérité, elle devra s’immerger dans son passé, lourd de secrets, détenteur des dramatiques évènements qui vont bouleverser sa vie actuelle, pour le meilleur et le pire...
Sur le terrain glissant du thriller psychologico-passionnel, « Irrésistible » se casse vit la figure. Déjà, derrière la caméra, Ann Turner tourne son sujet comme un téléfilm lambda du lundi soir. C’est dire que ce n’est vers elle qu’il faut se tourner pour trouver un intérêt dans le film. Lequel pêche aussi par un scénario mal agencé où de mystérieuses petites choses surgissent dans le quotidien de cette brave Susan Sarandon. Bien sûr, quand on voit Emily Blunt, on pense à un adultère flagrant avec Sam Neill avant de se dire que tout cela cache quelque chose de plus ambitieux. Mais très vite, avec seulement quelques pièces du puzzle (les apparitions étranges dans les rêves de Sarandon d’un hibou menaçant, la façon qu’à Mara de « jouer » avec Sophie...), on peut aisément deviner le pourquoi du comment, et du coup, on s’ennuie rapidement et fermement. Rien ne vient rehausser l’ambition du sujet, et certaines grosses ficelles sont gênantes tant elles n’ont pas lieu d’être. Quand enfin arrive le dénouement, on se dit que tout cela ne suffit pas à faire un bon film, surtout desservi pas une réalisation terne, et malgré un casting plutôt de très bon niveau. Reste alors à sauver la dernière séquence, la plus « vénéneuse » du film, véritable surprise à laquelle on ne s’attendait plus, mais qui ne parvient quand même pas à sauver ce petit thriller noir du petit niveau auquel il appartient définitivement, et qui se met au diapason de son édition DVD, absolument dénuée du moindre bonus. Bon, en même temps, on s’en serait un petit peu beaucoup désintéressé, donc ne regrettons rien !

Film : 3/10
DVD : copie bonne, format d’origine 1.85, image 16/9ème compatible 4/3 - Bonus : 0/10 : nada total, le vide !

Stéphane THIELLEMENT