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  Sommaire - Films -  M - R -  Meurtres à la St Valentin 3D ( My Bloody Valentine 3D)
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"Meurtres à la St Valentin 3D ( My Bloody Valentine 3D) " de Patrick Lussier

 

Scénario : Todd Farmer & Zane Smith
Avec : Jensen Ackles, Jaime King, Kerr Smith, Kevin Tighe & Tom Atkins.
Distribué par Metropolitan Filmexport
101 mn
Sortie le 22 Avril 2009

Note : 7/10

En ces difficiles moments, le cinéma d’horreur marche bien. Très bien même. Et les remakes s’enchainent à une cadence incroyable, pour le pire (« The Haunting », « Le Bal de l’horreur », « Halloween ») et le meilleur (« Massacre à la tronçonneuse », « La Colline a des yeux » et surtout « La Dernière maison sur la gauche ») avec au milieu « Black Christmas », « Vendredi 13 ». Et ce n’est pas fini. Sous-genre relativement limité, où les chefs-d’œuvre se comptent sur les doigts d’une main (« Massacre à la tronçonneuse » de Tobe Hooper, « Halloween » de John Carpenter & « Les Griffes de la nuit » (malgré son petit coup de vieux et qui va être « remaké » très bientôt...) et on a fait le tour !), le slasher voit d’anciennes gloires remises au goût du jour. Comme ce « Meurtres à la St Valentin » de George Mihalka, où suite à un effondrement dans une mine, un survivant, Harry Warden, se nourrissait de ses camarades pour tenir le coup ( !!!), sortait enfin, devenait cinglé et zigouillait à la pioche toute victime potentielle surtout à la St Valentin, fête dont il ne voulait plus entendre parler depuis la tragédie. A priori éliminé par la police, il revenait dix ans plus tard massacrer de nouveau... Bon, on apprenait bien vite que ce n’était pas un fantôme mais simplement un gamin traumatisé par la mort de sa mère sous les coups de pioche de Warden. En soi, à l’époque, ce n’était pas mal même si le film avait été coupé de ses scènes les plus gores ; aujourd’hui, c’est le slasher de base par excellence, typique des années 80, limite difficilement regardable. Restait à sauver un tueur au déguisement impressionnant tout en étant très simple (une combinaison de mineur avec le casque et le masque à gaz !). Bref, faire un remake pouvait s’avérer une bonne surprise dans le cas où on ne peut faire pire (bien que pour « Le Bal de l’horreur »...). Et à la surprise générale, c’est ce qui se passe ici, avec en prime un gadget bien utilisé, la 3D. L’histoire est la même, une ville minière, un accident tuant quelques mineurs, un serial-killer en goguette, les flics le tuent, il revient dix ans plus tard, au moment de la st Valentin. Sauf que ça, ce sont les grandes lignes, mais en parallèle, les personnages sont bien plus fouillés, la révélation du tueur arrive à nous surprendre alors qu’on n’y croyait pas, il y a de petites choses qui font plus « vivre » l’intrigue, on échappe aux teen-agers cons buveurs de bière, le film est très gore et dans le casting, on retrouve cette vieille tronche de Tom Atkins, connu pour avoir fait partie de certains des meilleurs Carpenter (« Fog », « New-York 1997 » et héros de sa production, le très bon « Halloween 3 : season of the witch »). Quant aux effets 3D, ils sont d’abord et avant tout un gadget mais dans l’ensemble, le film s’en sert bien et s’avère agréable à voir dans ces conditions. Seul bémol, la réalisation un peu « plate » de Patrick Lussier, ex-poulain de l’écurie « film de genre » de Miramax, à qui on doit des chefs-d’œuvre impérissables tels que « Dracula 2001 » et ses séquelles, « Prophecy 3 » et « White noise 2 » : que du solide, du bon matériau pour tout amateur de série B plongeant aisément dans la série Z en plus mal foutue plus que souvent. Paradoxalement, avec « Meurtres à la St Valentin 3D », Lussier tout en restant quand même un peu en bas de l’échelle, signe son meilleur film. On sent qu’il aime le genre, qu’il a appris certaines ficelles avec son mentor Wes Craven et qu’au final, il signe un remake qui, une fois de plus, efface l’original. Et c’est ainsi que, pour un film dont on n’attendait pas grand-chose, la surprise n’en est que meilleure, ce remake de « Meurtres à la St Valentin » donnant au slasher une prestance que n’a jamais eue son modèle.

St. THIELLEMENT



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