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  Sommaire - DVD -  A - F -  Eden Lake (Id.) - Edition Blu-ray (France)
"Eden Lake (Id.) - Edition Blu-ray (France) "
de James Watkins
 

Avec Kelly Reilly, Michael Fassbender, Thomas Turgoose.
La Fabrique de Films Vidéo

Le cinéma fantastique et d’horreur (parfois, c’est séparé, parfois, c’est un mélange des deux genres) britannique avait fait il y a quelques années un grand come-back avec « Hellraiser » de Clive Barker, qui avait plus que dépoussiéré tout ça. Entre temps, une petite période de calme avant de revenir de plus belle avec un nouveau regain d’énergie lancé par Neil Marshall en 2002 avec son pas très bon « Dog soldiers ». Et depuis, minimum une fois par an, le Royaume-Uni (regroupant ainsi l’Irlande, l’Ecosse, le pays de Galles et l’Angleterre) nous envoie une petite pelloche pas piquée des hannetons : « The Descent » de Neil Marshall (distribué chez nous par La Fabrique de Films, qui sort cet « Eden Lake » en Blu-ray donc c’est quand vous voulez pour le second film de Marshall, hein, parce que le Blu-ray US, c’est avec la version où l’héroïne survit donc même si la copie est superbe, à quand notre Blu-ray à nous ?), « Creep » et « Severance » de Christopher Smith (« pour « Severance », même topo que pour « The Descent » en Blu-ray... En Allemagne, il existe déjà...) dont le prochain film promet beaucoup, surtout que le gars est doué, avec une histoire de bateau hanté, « Wilderness » de Michael J. Bassett (La Fabrique, encore...), « Isolation » de Billy O’Brien et enfin « Waz » de Tom Shanckland qui vient de remettre le couvert avec « The children » (disponible en zone 2 & Blu-ray british), sorte de nouvelle version des « Révoltés de l’an 2000 » où en pleines fêtes de Noël, les enfants de deux couples d’amis pètent les plombs et trucident tout ce qui est adulte. Glacial et assez terrifiant, le film ne fait jamais dans la demi-mesure et se termine dans un final simplement apocalyptique... Bon, et avant tout ça, il y eut l’an passé cet « Eden Lake ». En soi, bourré de pas mal de défauts, qui peut facilement vous faire sortir de vos gonds, qui énerve... mais qui en même temps, une nouvelle vision le prouve, ne laisse absolument pas indifférent et génère aussi une terreur parmi les plus secrètes enfouies en soi.
Voulant profiter d’un long week-end, Jenny et Steve partent en pleine campagne anglaise, au cœur d’une forêt abritant un lac. A peine installés, un groupe d’adolescents fait son apparition. Gêné par leur musique tonitruante, Steve commence à leur demander de s’éloigner un peu. Mais ce qui aurait pu en rester là dans un monde civilisé va dégénérer en lutte pour la survie. D’accrochage verbal en premiers gestes violents, tout va plonger dans l’horreur quand les adolescents commenceront à torturer puis tuer pour ne laisser aucun témoin. Après avoir assisté au calvaire de Steve, Jenny devra tout faire pour sauver sa vie, même tuer...
Donc, seconde vision du film : sa force vient de ce sentiment de peur et de colère mélangées suite à l’agression perpétrée par des petits cons (faut dire ce qui est !). On a envie de réagir mais en même temps, en sentant venir une menace qui va en s’amplifiant, on foutrait le camp fissa. Sauf que James Watkins (premier film, scénariste du futur « The Descent 2 ») lui, cherche le conflit via un adulte un poil macho vis-à-vis de sa copine (le machisme n’ayant rien d’intelligent, sinon ça se saurait...) face à des enfants certes plus que matures mais qui restent tout de même des enfants, dont l’environnement familial baigne dans un contexte quotidien fait de colère, de violence dû à une certaine situation (économique du pays, surtout...). Un peu comme si on prenait du Ken Loach qui dévie vers l’horreur excessive. Tout cela se révèle au final réussi (le leader des gamins est un acteur impressionnant et terrifiant par son aisance à restituer toute une colère et une violence qui ne demande qu’une minuscule étincelle pour exploser !) mais en même temps, le film pêche par des bourdes énormes, des invraisemblances monstrueuses, des faux-raccords plus que flagrants, bref des détails de scénario et de mise en scène qui polluent souvent le film. A tel point qu’on ne peut pas passer outre comme ça arrive souvent. Maintenant, il reste encore ce sentiment mitigé qui agresse à la vision du film, cet énervement exaspéré, cette colère finale. Cela signifie t’il que « Eden Lake » atteint son but ? Peut-être. Toute proportion gardée, cela ressemble à ce qu’on ressent au fur et à mesure de l’évolution de l’intrigue des « Chiens de paille » de Peckinpah. Sauf qu’on parle d’un chef-d‘œuvre, qualificatif qui ne peut être donné à « Eden Lake » du fait de ses gros défauts. Mais en même temps, cette simple comparaison montre que malgré cela, « Eden Lake » atteint quelque part son but. Quant à cette édition Blu-ray, plus que bienvenue (c’est bien que de « petits films » y aient droit aussi !), sa principale qualité vient d’une copie tout bonnement superbe, servant admirablement le cadre de l’intrigue : image cristalline, couleurs parfaitement contrastées, de ce coté là, c’est la raison qui mérite d’avoir « Eden Lake » en Blu-ray. Par contre, côté bonus, c’est contrairement à ce qu’on pourrait croire en lisant le listing, très pauvre : petite featurette promotionnelle (la belle, mais vraiment belle, Kelly Reilly, nous apprend qu’elle s’est donnée à fond, c’est déjà ça !) suivie d’interviews du même acabit. Tout cela est très court et sans grand intérêt. Reste alors, et heureusement, une nouvelle preuve de la vitalité du cinéma britannique, un des meilleurs au monde en général, dans le domaine de l’horreur pure.

Note film : 7/10
Blu-ray : copie excellente, format d’origine 2. 35, image 16/9ème comp. 4/3 - Bonus : 2/10 : making-of - interviews du réalisateur, du producteur et des acteurs - bandes-annonces.

St. THIELLEMENT



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