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  Sommaire - Films -  M - R -  Quantum of Solace
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"Quantum of Solace " de Mark Forster

 

Avec : Daniel Craig, Olga Kurylenko, Mathieu Amalric, Giancarlo Giannini Judi Dench, Jeffrey Wright.
Distribué par Sony Pictures Releasing France.
107 mn.
Sortie le 31 Octobre 2008.
Note : 4/10

A la surprise (quasi) générale, « Casino Royale » avait réussi le pari insensé de dépoussiérer un peu la franchise James Bond 007 en confiant le rôle-titre à une nouvelle tête, celle du britannique Daniel Craig. Vu depuis dans « Munich », « A la croisée des mondes », « Invasion » et dernièrement dans un inédit à guetter, l’excellent « Flashbacks of a fool », Craig s’était réapproprié le personnage et cette « renaissance » passait par les débuts d’un agent gagnant ses gallons de tueur de Sa Majesté et d’excellent agent par une violence impressionnante, un non respect des règles lambdas du métier et d’autres qualités (surtout physiques) qui avaient fait du film celui au succès le plus important. Inutile de dire que le nouveau Bond était plus qu’attendu. Enfin, il arrive, enfin on le découvre et ça fait un peu mal mais dans le mauvais sens de l’expression...
Quelques minutes après avoir découvert la résidence de Mr White, un des responsables de la mort de Vesper Lynd, OO7 l’emmène pour un interrogatoire mené par M qui veut déterminer les commanditaires de toute l’opération. Mais le MI 6 a juste l’occasion d’apprendre que l’organisation criminelle à laquelle appartient White est vaste et obscure avant que ce dernier ne s’évade. En se basant sur de faibles indices, Bond découvre l’empire d’un certain Dominic Greene, magnat pétrolier voulant aussi préserver l’écologie de la planète. Tout cela ne semble n’être qu’un leurre, Greene ayant d’autres projets bien plus sinistres, ce que confirmera la belle Camille (Olga Kurylenko, vraiment très belle, vue dans « Hitman ») qui croise la route de 007. A eux deux, ils vont tout faire pour mettre à jour les noirs desseins du puissant industriel, sur une route qui va les mener aux quatre coins du globe, avant de s’achever en plein désert sud-américain.
Le problème, énorme, de « Quantum of Solace » (titre quasi intraduisible, voulant dire en gros « Un peu de lourds regrets »...), c’est son scénario, certainement le plus mineur de toute la franchise. Pourtant signé du trio responsable de « Casino Royale », il met en avant les plus flagrants défauts de n’importe quel film de 007 à commencer par son méchant de service : pour un futur maître du monde, Mathieu Amalric fait simplement pitié. Certes, on ne s’attend pas à un dieu du mal mais simplement à un gangster qui extérieurement, passe anonymement en société tout en ayant un charisme qui peut faire croire à son pouvoir. Il suffit de regarder un « Miami vice », le film de Michael Mann, pour se rendre compte que tout cela ne tient qu’à peu de choses : son trafiquant est un inconnu, vêtu d’une simple chemise mais qui arrive à nous faire croire qu’il tient les rênes du trafic de drogue mondial. Amalric, lui, il fait simplement l’acteur français qui tente de jouer un super mafioso. Sacrée différence... Ensuite, l’intrigue ne fait rien avancer du tout, aucune procession dramatique vers une révélation démentielle, ce qui est souvent le cas des Bond mais jamais à ce point. Et que reste t’il alors ? Simplement la redite de ce qui avait été créé dans le précédent, mais (et autre dernier très mauvais point) sans la développer, sans aller plus loin, sans construire véritablement plus le nouveau personnage de James Bond 007. Il est violent, athlétique, très fort, séduisant, pince sans rire, désobéissant, etc..., tout ce qu’on avait découvert dans « Casino Royale » donc, et qu’on ne fait que revoir. Certes, a la fin, 007 a changé mais plus via une pirouette scénaristique que par un cheminement scénaristique mené la long de ces nouvelles aventures. Techniquement, on se croirait dans un « Jason Bourne » quant aux scènes d’action, et Mark Forster n’arrive jamais ou très rarement à insuffler une quelconque force à son film. Reste alors quelques rares moments réussis, comme quand Bond retrouve Mathis, mais si rares qu’ils ne peuvent sauver ce vingt-deuxième 007, certes pas le plus mauvais (« Dangereusement vôtre » ou même les premiers Roger Moore...) mais certainement le plus ennuyeux vu depuis longtemps. Et pour endosser son costume une troisième fois, on espère que Craig saura faire comprendre aux producteurs qu’il faut prendre le temps d’écrire un excellent scénario plutôt que de prévoir une sortie coûte que coûte déjà arrêtée : on voit le résultat ici. Et gâcher ainsi le potentiel de celui qui a réussi à se réapproprier ainsi le personnage le plus célèbre d’une franchise cinématographique est simplement irresponsable et limite suicidaire quant au succès attendu. Il suffit de revoir « Casino Royale » pour s’en convaincre, après la vision de ce « Quantum of Solace » dont même l’affiche fait plus publicité pour un parfum Armani qu’autre chose.

St. THIELLEMENT



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