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  Sommaire - Livres -  M - R -  L’impératrice lève le masque
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"L’impératrice lève le masque"
Nicolas Remin

Editeur :
10/18
 

"L’impératrice lève le masque"
Nicolas Remin



"L’auteur a le chic pour mêler une dose raisonnable de suspense à pas mal de finesse dans la description des situations et des personnages. Vivement le suivant !". Raphaëlle Rérolle, Le Monde

Présentation de l’éditeur

Durant l’hiver 1862, la Venise, indépendante et souveraine, n’est plus qu’un lointain souvenir. La ville est sous la domination autrichienne, petite parcelle de l’Empire sur lequel règne l’empereur François-Joseph et une femme entrée dans la légende, dite « Sissi ». Et lorsqu’un de ses conseillers est retrouvé mort en compagnie d’une prostituée, à bord d’un bateau reliant Trieste à Venise, une tempête s’annonce sur la lagune...

Le commissaire Alvise Tron, héritier désargenté d’une des plus anciennes familles de l’aristocratie vénitienne, se voit retirer l’enquête qu’il vient de commencer par les autorités militaires et reçoit l’ordre d’oublier jusqu’à l’existence de ce double meurtre. C’est mal connaître cet incorrigible rêveur qui suit sa propre conception du devoir, surtout lorsque l’impératrice en personne lui demande de retrouver le coupable, coûte que coûte.

Avis de Domino

Nicolas Remin aime l’Italie et son roman est un vibrant hommage à la culture italienne. Si on peut le lire sans rien connaître de la littérature transalpine ou de son Histoire, il est non moins évident que les multiples clins d’œil semés étonnent et amusent les connaisseurs. Le ton est donné dès la première page où l’irruption d’un Don Abbondio (qui ne fera qu’une apparition fugace !) intrigue et interpelle le lecteur averti. Et que dire du majordome du héros malicieusement nommé da Ponte [1] ? Les amateurs d’opéra apprécieront la drôlerie de l’irrévérence !

Irrévérence, est sûrement le terme qui convient le mieux pour qualifier ce roman. Nicolas Remin ne prend pas de gants pour bousculer les codes. En effet, il était un peu risqué de mettre en scène une icône telle que Sissi dans une intrigue policière, mais l’auteur relève le défi avec brio. Mais si c’est la Sissi des films de Romy que vous espériez retrouver, passez votre chemin car L’impératrice lève le masque en est à mille lieues ! C’est une jeune femme lasse de sa vie, étouffant sous le carcan de l’étiquette et de la vie qui lui est imposée qui apparaît dans ce roman. Les amoureux de Venise découvriront une ville, elle aussi très loin des clichés. Ici pas d’amoureux ni même de promenades romantiques en gondole, mais bien plutôt une ville en pleine décrépitude, qui se meurt et qui ne vit que dans l’éclat des souvenirs de sa grandeur passée.

Venise apparaît comme fantomatique, sous son manteau de neige, son aristocratie réduite à survivre difficilement et croulant sous le poids de palais ruineux à entretenir. Le héros Alvise Tron, ultime rejeton d’une illustre famille en est la parfaite illustration, lui aussi fatigué de vivre, et de porter sur les épaules le poids de siècles de présence à Venise. C’est donc dans cette ville usée, lasse de ne plus en finir de mourir que se place l’action de ce premier roman. Un double meurtre sur un bateau reliant Trieste à Venise lance Alvise Tron, commissaire de la cité des Doges dans une enquête dont il va s’obstiner à poursuivre bien que les autorités militaires autrichiennes l’en aient dessaisie. Et paradoxalement c’est dans le sang et l’horreur que Sissi et Alvise vont retrouver goût à la vie, chassant pour un temps mélancolie et ennui.

L’intrigue policière complexe et riche en rebondissements ménage son lot de surprises. Chaque avancée de l’enquête fait tomber les masques et met à jour des noirceurs insoupçonnées lançant l’enquête sur des pistes inattendues. Bien malin, celui qui en débrouillera les fils enchevêtrés avant les dernières pages !

La réussite du roman tient non seulement à son intrigue astucieuse mais également à l’atmosphère dans laquelle il baigne. Il y flotte un parfum de fin de règne, celle de l’occupation autrichienne, qui fait écho à la décrépitude de la cité et à la mélancolie désabusée d’Alvise et de Sissi, l’ensemble créant une petite musique qui poursuit longtemps le lecteur !

Que l’on soit amoureux de l’Italie ou non, il faut découvrir Nicolas Remin qui réinvente l’intrigue policière historique avec bonheur. L’impératrice lève le masque est à lire - à dévorer - de toute urgence sur la plage ou ailleurs...

Dominique Simon

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 348
Editeur : 10/18
Collection : Grands detectives
Titre original : Schnee in Venedig
Sortie : 5 juin 2008
Prix : 7,90 €





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