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  Sommaire - Films -  A - F -  Braquage a l’anglaise (The Bank Job)
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"Braquage a l’anglaise (The Bank Job) " de Roger Donaldson

 

Scénario : Dick Clement & Ian La Frenais
Avec : Jason Statham, Saffron Burrows, david Suchet, Stephen Campbell Moore, Daniel Mays.
Distribué par Metropolitan Filmexport.
100 mn.
Sortie le 6 Août 2008.
Note : 9/10

On commence par la bonne nouvelle : sous ce titre un peu cliché qui en rappelle forcément un autre, avec cet excellent acteur qu’est Jason Statham mais dont on se souvient surtout pour ses rôles très physiques et castagneurs, et signé par un cinéaste qui jusque là n’a rien fait de génial, sous tout ça se situe une des meilleures surprises de l’été 2008 doublé du meilleur polar british vu depuis bien longtemps. Allez, c’est parti...
En 1971, les londoniens découvrent dans leurs journaux du matin qu’un casse prodigieux a eu lieu dans une de leur plus grande et prestigieuse banque. Un butin phénoménal a donc été emporté par un gang de braqueurs assez audacieux. Pourtant, en une semaine, le faits divers disparaît de la presse. Car en vérité, la couronne a étouffé cette affaire qui en cachait une autre, celle d’un scandale lié à des photos intimes d’une certaine princesse cachées dans un des coffres pillés. Et ce que les braqueurs ignoraient, c’est qu’ils avaient été manipulés. Mais ils se révélèrent plus intelligents que prévus, et s’en sortirent pour la plupart avec une immunité et beaucoup, beaucoup d’argent... Ceci est leur histoire.
Dans le prologue, j’avais oublié : « tiré d’une histoire vraie ». L’argument casse-gueule par excellence souvent. Mais il n’en est rien ici : en acceptant ce scénario inspiré d’une étrange affaire lié au plus gros braquage britannique de l’histoire, Roger Donaldson trouve le film de sa carrière. Il se passionne pour le sujet, pour son époque, pour sa moralité un tantinet viciée (les plus pourris ne sont pas les plus malhonnêtes...) et livre à la surprise générale un polar de très haute tenue, passionnant, bien troussé et mené de main de maître par un cinéaste inspiré. Il retrouve la force du cinéma britannique des sixties - seventies, donnant à son « Braquage à l’anglaise » la patine de références telles que « Get Carter », « Ipcress danger immédiat », pour n’en citer que deux des plus célèbres. Il parvient même à filmer dans des coins de Londres qui semblent ne pas avoir bougé depuis plus de trente ans. Il confère à son film le ryhtme nerveux de cette époque conjugué à une excellente mise en place de l’intrigue via un casting de premier choix. Lequel est dominé par Jason Statham, loin des exploits physiques qui le rendirent célèbre tels que « Le transporteur ». Jason Statham, qui jouait un pilote émérite dans le sympathique « Braquage à l’italienne » avec mark Wahlberg & Charlize Theron, endosse de nouveau la tenue du braqueur mais pas celle d’un as, celle d’un petit malfrat plus intelligent que la normale. L’acteur fait montre ici d’excellentes qualités de jeu, déjà perçues auparavant mais jamais à ce niveau. Et de cette association de talents, au profit d’un scénario « inspiré d’une histoire vraie » mais qui n’oublie pas de faire malgré tout du cinéma, il en ressort une petite merveille, rafraîchissante par les temps qui courent car se reposant plus sur les divers talents humains que simplement sur les prouesses techniques, un polar à l’anglaise comme on n’en avait pas vu depuis si longtemps qu’on en avait oublié que le cinéma anglais est un des meilleurs du monde (une fois par an, le Festival de Dinard nous le rappelle...), le meilleur film de Roger Donaldson, et qui confirme que Jason Statham a du talent à revendre. Quand tout est réuni comme ça, c’est simple, on jubile de plaisir devant ce qui s’appelle tout bonnement un excellent film.

St. THIELLEMENT



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