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  Sommaire - Films -  S - Z -  The Dark Knight (Le Chevalier noir)
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"The Dark Knight (Le Chevalier noir) " de Christopher Nolan

 

Réal. & co-scén. : Christopher Nolan
Co-scénariste : Jonathan Nolan
Avec : Christian Bale, Heath Ledger, Aaron Eckhart, Maggie Gyllenhaal, Morgan Freeman & Michael Caine.
Distribué par Warner Bros. Pictures France.
147 mn.
Sortie le 13 Août 2008.
Note : 9/10.

Enfin ! Enfin, après tant de mois d’attente, après tant de déceptions de gros blockbusters annoncés se révélant n’être que des ballons de baudruche (« Indiana Jones 4 »...), après une plutôt bonne surprise, enfin il est là. Et en même temps, on en piaffait d’impatience, depuis ces images divulguées sur le net, depuis un précédent chapitre qui s’était réapproprié le mythe, dominé par un excellent choix d’acteur. Mais ça y est, on l’a vu et « The dark knight » est une grande baffe dans la tronche, un grand, très grand film, le meilleur « Batman » jamais fait, devançant même son prédécesseur. Et à part quelques toutes petites réserves (qui font que la note n’est pas la maximale), c’est magnifique...
Gotham City est la proie de gangsters tous plus féroces les uns que les autres, lesquels sont eux-mêmes attaqués par un psychopathe grimé en clown se faisant appeler le Joker. Pour lui, la ville pourrait leur appartenir s’ils éliminaient Batman. Mais un nouveau justicier se dresse devant eux, sans masque ni cape, le procureur Harvey Dent. Lequel semble avoir la volonté de tout nettoyer dans sa ville, ce qui donne à Bruce Wayne l’occasion de repenser à son double rôle, milliardaire le jour, justicier masqué la nuit. Mais la folie du Joker est si grande que Batman n’aura d’autre choix que de se lancer de nouveau dans un combat contre le crime, le plus dur de sa vie, celui qui lui coutera le plus cher...
Ok, alors déjà, Christian Bale est définitivement Bruce Wayne - Batman : oubliez Michael Keaton, Val Kilmer et George Clooney (ce dernier voulant absolument qu’on oublie qu’il fut Batman, au passage) : l’acteur comme d’habitude investit son rôle et ne fait plus qu’un avec son personnage. A ce jour, si on en doute encore, cela relève de la mauvaise foi : Christian Bale est un des dix meilleurs acteurs au monde. On passe à Heath Ledger, décédé en début d’année avec son ultime prestation qui est pour beaucoup dans la réussite de « Dark knight » : lui-aussi se réapproprie un personnage, celui du Joker. Au point que, si on avait du mal à revoir les autres films de Batman depuis « Batman begins » (sur les quatre, un chef-d’œuvre : « Batman le défi » mais qui n’est pas un film de Batman, c’est l’œuvre d’un Tim Burton alors génial, son second chef-d’œuvre avec « Edward aux mains d’argent »), revoir Nicholson en Joker était déjà difficile, là c’est insupportable. Ensuite, il y a Christopher Nolan & son frère Jonathan : à eux deux, ils enrichissent chaque personnage du film de manière remarquable, que ce soit Bruce Wayne, Harvey Dent, le Joker, Rachel, le commissaire Gordon, etc..., des plus importants donc aux simples apparitions ayant au moins une once d’intérêt dans l’histoire. Et de les amener à évoluer pour gagner en importance, le meilleur étant Harvey dent devenant un Double Face autrement plus terrifiant et fascinant que celui qu’incarna Tommy Lee Jones dans l’exécrable « Batman forever » de Joel Schumacher. On avait reproché à Nolan sa faiblesse dans les scènes d’action de « Batman begins » (mais à chaque nouvelle vision, cela s’estompe...), on pourrait éventuellement lui réitérer cette légère critique ici, un manque d’ampleur se sentant parfois dans des séquences d’action pourtant énormes. Mais en même temps, Batman n’est rien d’autre qu’un homme en excellente forme physique et non un usper-héros doué de pouvoirs spéciaux. Tout reste donc à ce niveau et ce qui manque d’ampleur ressemble plus à des exploits d’un super James Bond plutôt qu’un Spiderman... Cela, seul Nolan pourrait le confirmer. Et de cet ensemble, excellemment bien écrit, d’une richesse de péripéties étourdissante, où on retrouve enfin l’esprit de folie qui anime quand même pas mal des aventures de Batman grâce à des acteurs ayant la stature de leur rôle, il en ressort un spectacle fabuleux, un très grand film d’action, le plus ambitieux vu depuis longtemps et qui possède jusqu’au bout sa volonté de ne faire aucune concession, de rester sombre et dément, noir comme son super-héros, simple mortel pourtant si différent des autres. On pourra louer le mérite du studio producteur, Warner, qui s’en voit remercié par l’extraordinaire succès du film (en deux semaines, il a battu la fin de carrière de « Indiana Jones 4 » : il y a quand même une justice, même au box-office !), ce qui en plus leur fait du bien au vu de leurs récentes sorties (dont le plus gros échec est « Speed racer », et on comprend pourquoi après avoir vu le film...). Mais surtout, « The dark knight » n’existerait pas sans le duo Nolan-Bale, renforcé ici par Ledger, Jonathan Nolan & Aaron Eckart. Nolan et Bale on t déclaré qu’ils souhaitaient aller jusqu’à la trilogie. Alors, le troisième épisode fait rêver : et si Catwoman revenait, l’amour maudit du chevalier noir. Une actrice de la trempe de Michelle Pfeiffer, mais pouvant rivaliser avec Christian Bale, comme Charlize Theron par exemple... Seul Christopher Nolan sait de quoi demain sera fait, et pour l’instant laissons le temps donner encore plus de succès à ce nouveau Batman, qui frôle vraiment le statut de chef-d’œuvre...

St. THIELLEMENT

L’avis d’Alain Pelosato

Un film de gangsters ! Il commence comme un vulgaire film de gangsters. A part que le plus méchant a un drôle de maquillage. Et il a les dents jaunes : c’est normal pour un méchant ! Les autres gangsters sont assez cons pour se laisser prendre à des pièges couillons. Coppola doit se retourner dans sa tombe. Quoi ? Il n’est pas mort Coppola vous dites. Ah bon !
« Les criminels ne sont pas compliqués... Il suffit de savoir ce qu’ils désirent... », déclare Bruce Wayne (Batman) à son valet Alfred. « Il y a des hommes qui veulent juste observer le monde en train de brûler », lui répond le serviteur. Et Batman a des états d’âme, mon dieu ! Va-t-il se rendre ? L’attaque du convoi de la police qui transporte le procureur par le Joker est une pantalonnade. Les flics sont les rois des cons ! Encore plus niais que les gangsters. C’est facile pour le Joker de dominer une bande d’imbéciles. Il y a un peu de SF à la fin.
Le film est bien tourné et bien joué. La fin est excellente. Mais quelques minutes excellentes à la fin peuvent-elles racheter un film ? Sous prétexte qu’on adapte une BD doit-on se permettre de telles invraisemblances de scénario ???

Alain Pelosato



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