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  Sommaire - DVD -  A - F -  Chevalier
"Chevalier"
de Brian Helgeland

Chevalier de Brian Helgeland

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Heath Ledger, Rufus Sewell, Paul Bettany...

L’art et la manière de moderniser les vieilles histoires sans leur faire perdre leur identité, Brian Helgeland l’a appliqué à Chevalier. Comme son titre l’indique, on se retrouve au Moyen Age, à l’époque des tournois chevaleresques. Vivant dans l’ombre de son seigneur, en tant qu’écuyer, William souhaite devenir un héros de légende. Son vœu risque de se réaliser quand il découvre son suzerain mort, et la fin de toute forme de revenu substantiel. Aidé de deux compagnons, il va endosser l’armure, prendre comme identité celle d’un illustre inconnu au glorieux passé, Ulrich Von Lichtenstein de Gelderland, s’inscrire aux tournois, gagner le cœur d’une belle et vaincre le félon de service. Ouf !
Et tout ça sur fond musical très inspiré par Queen, puisque les spectateurs encouragent les participants en claquant des mains au son de We will rock you ! Brian Helgeland, scénariste très doué dans le polar, “oscarisé” pour L.A. Confidential, réalisateur d’un premier film qui fut un coup de maître, Payback (même si Mel Gibson changea quelques points trop noirs...), se défend des libertés prises avec la vérité historique en argumentant que personne n’est revenu de cette époque pour désavouer sa vision des choses ! Tout ce qu’on sait du Moyen Age, ce sont des tapisseries et les films des années cinquante avec Robert Taylor. Certes, entre temps, Franklin J. Schaffner réalisa Le Seigneur de la Guerre, et Paul Verhoeven dirigea surtout La Chair et le Sang, certainement les films les plus proches de la réalité historique.
Qu’importe, le traitement de Brian Helgeland fonctionne, car à part les airs musicaux dont une danse qui flirte presque avec le rock’n roll, tout retombe quelques siècles en arrière. Il insère aussi quelques privates jokes tel ce sigle d’un maître armurier qui rappelle beaucoup Nike... Le film se suit sans ennui, jouant autant sur les mots que sur les situations rocambolesques vécues par William et ses amis. Il n’en oublie pas pour autant de rendre impressionnants ses tournois, et Chevalier acquiert donc au bout du compte une bonne réputation, confirmant que l’ancien patron de pêche (véridique !) est un excellent scénariste doublé d’un bon réalisateur.
Le plaisir ne s’arrête pas là, puisque bonus il y a et ils sont loin d’être simplement promotionnels. Scènes coupées, coulisses du tournage où l’on en apprend de bonnes (vous verrez comment on fait croire que les lances s’éclatent dans la fureur... sans blesser personne !), et commentaires audios d’Helgeland : le gars était passionné par son projet, il le mena à bout comme il le souhaitait, et tout est à l’écran. Sachez enfin que Helgeland a signé les scénarii des deux prochains Eastwood, des polars très, très noirs. En attendant, il faut découvrir son Moyen Age : certes pas le meilleur, mais un des plus originaux vus depuis longtemps, dans une copie simplement splendide.



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