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  Sommaire - DVD -  A - F -  Black water - Edition zone 2 (Inédit)
"Black water - Edition zone 2 (Inédit) "
de David Nerlich & Andrew Traucki
 

Avec Diana Glenn, Maeve Dermody, Andy Rodoreda
Free Dolphin Vidéo

Et un petit inédit australien, à la réputation flatteuse glanée dans pas mal de festivals, avant d’atterrir à celui de Gérardmer dans la section « Inédits vidéo » où il fut desservi par une copie des plus sombres. L’autre ombre au tableau fut la présence en compétition de l’excellent « Rogue » (« Solitaire » en français...), nouveau film de Greg McLean (« Wolf creek ») qui sort le 13 Août en salles. Pourtant, il n’y a pas grand-chose de comparable à part leur nationalité : « Rogue » est un remarquable film de monstre, le meilleur vu depuis « Les dents de la mer », sur des touristes paumés en plein milieu d’un bras de rivière terrain de chasse d’un Posaurus (le crocodile de mer australien, le plus gros des sauriens) ; « Black water » est un film naturaliste sur trois touristes coincés au milieu d’une mangrove et guettés par un crocodile tout ce qu’il y a de normal. Sauf qu’il est un peu mataf et qu’il a très faim ! Voilà le résumé de l’histoire. Maintenant, il faut faire tenir le suspense pendant une heure trente. Et c’est là que le bât blesse un tantinet : les conversations des protagonistes sont d’un inintérêt si fort qu’on a du mal à ne pas décrocher. Mais juste au moment où on craque, le suspense revient, le crocodile réapparait et la peur reprend sa place. Il y a du « Open water » (et du « Sur un arbre perché »...) dans ce film, dans son parti-pris de vouloir en faire une sorte de docu-filmé, mais pour un résultat qui lui est mille fois supérieur, « Open water » étant une sinistre daube hypocrite en tout. « Black water » a au moins le mérite de ne pas être filmé continuellement en « caméra à l’épaule avec mouvements à la Parkinson », ses deux cinéastes optant aussi pour d’ambitieux plans, ce qui ne dû pas être simple au vu du lieu de tournage. Cependant, au lieu d’en faire une simple série B d’angoisse, les deux réalisateurs transforment par moments « Black water » en petit film de genre qui veut se donner des airs d’œuvre intelligente, une association qui n’a que rarement marché, et « Black water » en est une nouvelle preuve. A côté de ça, si le film conserve notre adhésion, c’est par ses qualités énoncées précédemment, conjuguées il est vrai à une très belle photo qui donne vie à un paysage à priori tranquille mais qui devient vite terrifiant. Et par les apparitions surprises d’un crocodile de taille normale mais qui semble doué de raison et surtout de folie : la scène où il émerge tranquillement de l’eau en fixant une des deux filles est certainement la meilleure scène du film. Ce n’est pas un monstre, pas d’effet choc mais une tension et une terreur qui vous vrille bien loin dans vos tripes ! Et si « Black water » s’était un peu plus concentré sur ces tensions en diminuant ses longues plages de dialogues qui n’ont guère leur place dans un tel contexte, sûr qu’il aurait gagné en efficacité. Dans l’état actuel des choses, il demeure une série B de genre, naturaliste, qui se prend parfois un peu trop au sérieux, mais qui séduit quand même une fois passé ces menus défauts. Et qui par contre conservera son côté réaliste (« inspiré d’une histoire vraie » qu’ils disent : quand on connaît la fin, on se demande comment ils l’ont connue, cette histoire vraie...) jusqu’au bout, ce qui rehausse sa côte. Question bonus, le morceau de choix de cette édition s’avère être un making-of d’une vingtaine de minutes, très révélateur sur tout ce qui fait de « Black water » une série B à découvrir et à savourer en lui pardonnant quelques « fautes de goût ».

Note film : 7/10
DVD : copie excellente, format d’origine 1.77, image 16/9ème - Bonus : 7/10 : making-of - scènes coupées - bande-annonce.

St. THIELLEMENT



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