Dans La Maison tout est structuré, encadré, codifié par un règlement rigide et immuable. Ceux qui encadrent les enfants, les « Cesar », leur disent qu’ils ont de la chance d’être ici, qu’il faut bien se conformer aux ordres sinon c’est l’expulsion.
Dans cet univers policé, sans fantaisie, Méto se conforme aux règles. Son âge le classe en rouge, le groupe des plus grands et son lit va bientôt craquer. Il va devoir quitter La Maison. Avant, il veut découvrir son futur, savoir ce qui est à l’extérieur. Mais pourquoi n’a-t-il pas de souvenirs d’enfance ? Pourquoi a-t-il commencé à exister en entrant dans la maison ? Méto est curieux et, pour connaître son sort, il entre en rébellion contre le système.

Yves Grevet construit un univers de type « carcéral » tout à fait cohérent. Il emprunte au fonctionnement de ces structures d’internat où chaque action amène une réaction et les possibilités sont immédiatement contrées par des impossibilités. Il organise une vie des enfants encadrée par nombre de règles strictes et sévères. Les emplois du temps sont conçus sans temps morts avec des plages d’étude, de loisirs et de défoulement. Les tensions, le trop plein d’énergie est évacué dans des jeux brutaux obligatoires.

L’auteur entoure son héros d’une gamme de personnages suffisamment large pour offrir une palette de caractères lui permettant de jouer avec la plupart des sentiments humains. Il concocte une intrigue construite avec habilité qui amène un bon niveau de suspense.
Yves Grevet passe en revue toutes les phases de l’apprentissage d’une vie en société et les contraintes qui en résultent. Il insiste sur la responsabilisation individuelle et l’acceptation des conséquences de ses actes, décisions et ...manquements.BR>
Avec Méto l’adolescent, il décrit l’évolution d’un rebelle, son cheminement vers la recherche d’une réalité différente de celle entretenue par les discours officiels. Il invite ainsi, non pas à une rébellion brutale, mais à une ouverture d’esprit, une curiosité constante et surtout sur la nécessité de toujours rechercher la vérité derrière les mots, les situations.

« La Maison » se lit avec beaucoup de plaisir et on a très envie de connaître la suite du parcours de Méto.

Serge Perraud

Méto T.1 La Maison, Yves Grevet, Syros, avril 2008, 256 pages, 14,90 €