SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Sfmag No122
118

11
F
é
v
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...
  Sommaire - DVD -  G - L -  Invasion - Edition Blu-ray (France)
"Invasion - Edition Blu-ray (France) "
de Oliver Hirschbiegel
 

Avec Nicole Kidman, Daniel Craig, Jackson Bond, Jeffrey Wright.
Warner Home Vidéo

Quatrième version du roman de Jack Finney, « L’invasion des profanateurs », elle est aussi celle qui connut le plus de problèmes (des séquences finales, plus d’action, furent retournées par James McTeigue (« V pour vendetta ») sur conseil des frères Wachowski par rapport à la demande du producteur Joel Silver, pas vraiment satisfait du traitement glacial du sujet par l’allemand Olivier Hirschbiegel. Et elle est aussi celle qui est la moins aimée, alors qu’elle ne le mérite pas avec autant de méchanceté. Car tout bancal qu’il est par moments, cet « Invasion » possède aussi quelques points d’approche plus qu’intéressants en plus d’un traitement pas si conventionnel.
Carol Bennel (Kidman, parfaite) est psychologue. Depuis quelques jours, elle remarque que les gens qui l’entourent semblent un peu « différents ». Ce que confirme certains de ses patients. Tout serait lié à la chute de la navette spatiale aux alentours de Washington. Ce sentiment d’insécurité gagne en intensité quand son ex-mari, qu’elle n’a pas vu depuis quelques années, demande à prendre pour un week-end son fils. Instinctivement, Carol commence à plus observer chacun avant d’être confronté à l’horrible vérité : des spores extra-terrestres prennent possession des humains lors de leur sommeil. La contamination se fait par le sang ou la salive, et Washington semble avoir été choisi délibérément pour accélérer le processus : les pouvoirs publics ont décidé de faire vacciner chaque citoyen pour enrayer ce qu’ils appellent une « grippe »...
D’accord, on sent plus que souvent que le film a été « revu et corrigé » par ses producteurs. Officiellement, le réalisateur n’est que Oliver Hirschbiegel, ce que veut absolument nous faire croire le making-of où on le voit et l’entend promotionner cette nouvelle version lors d’une conférence de presse (qui a certainement du avoir lieu juste avant le tournage, parce qu’après, le discours n’aurait pas été le même) ; officieusement, c’est James McTeigue qui a été désigné par Joel Silver qui s’est rapproché des frères Wachowsky pour essayer de sauver sa production qui ne lui convenait plus du tout, le film n’étant pas assez « mouvementé » dirons-nous, et surtout trop « cérébral » apparemment. Donc, tout ce remaniement interne se ressent souvent, certaines ellipses scénaristiques apparaissent dans ec qu’elles ont de plus flagrant... Mais quelque part, cela participe au malaise que suscite cette quatrième version, avec ses réflexions sur un monde parfait où tout serait neutre mais où, paradoxalement, il n’y aurait plus aucune trace d’humanité. Certains passages sont flippants (quand Kidman retrouve son fils et que mutuellement, ils cherchent à savoir si « tout va bien »...), la prise de pouvoir est là, inquiète, et l’environnement froid du cadre d’action (Washington, ville politique, où la violence est une des plus fortes des USA...) participe bien à ce sentiment. Là, on reconnait le travail de Hirschbiegel. Mais quand arrive l’action, on passe du côté McTeigue (qui a quand même signé l’excellente adaptation de « V pour vendetta »), et le film y perd encore un peu plus de son identité. Reste le constat final, ce petit passage où Kidman en entendant les atrocités qui règnent sur notre monde, repense à ce qui aurait pu être un « monde parfait ». Film hybride de par ses multiples problèmes, « Invasion » n’est donc pas du tout le navet tant décrié. Côté Blu-ray, l’image est simplement somptueuse, la restitution des couleurs froides étant parfaite pour entrer dans ce cauchemar. Niveau bonus, comme il a été dit un peu plus haut, un making-of très promotionnel où rien ne filtre des révisions postérieures, et un retour sur les autres films au sujet voisin composent l’ensemble. Le making-of est à voir pour se rendre compte de ce qui est dit et de ce qu’on a vu. Comme l’écrivit Shakespeare : « Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark... ».

Note film : 7/10
Blu-ray : copie magnifique, image Haute Définition 16x9 1.85 :1 - Bonus : 4/10 : making-of en trois modules - retour sur les versions antérieures.

Stéphane Thiellement



Retour au sommaire