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"Mort... ou presque "
Peter James

Editeur :
Panama
 

"Mort... ou presque "
Peter James



Avec « Mort...ou presque », c’est la troisième enquête du commissaire Roy Grace que Peter James nous invite à vivre. Cet auteur anglais, qui a été scénariste et producteur de nombreuses années en Amérique du Nord, a conçu un personnage de policier extrêmement humain. Une grande partie du livre est, d’ailleurs, consacrée à la vie privée du commissaire.
Il est en poste à Brighton et Hove, une cité balnéaire de l’est de l’Angleterre, au bord de la Manche. Il vit seul depuis que Sandy, son épouse, a mystérieusement disparu de la surface du globe, il y a plus de neuf ans. Pendant des années, rongé par l’incertitude, il a cherché des traces, ...sans résultats. Mais, depuis peu, il a rencontré Cleo Morey, thanatologue en chef, pas encore trente ans, blonde... Le seul problème, c’est qu’elle est bien plus cultivée que lui. Il a l’impression qu’elle a lu tous les livres, vu tous les films, les opéras...

Mais son métier le rattrape lorsque Katie Bishoff, une jeune mondaine de la cité, est assassinée dans la chambre de sa luxueuse villa. Les circonstances du décès laissent penser à des jeux sexuels ayant mal tourné. Comme : « Au Royaume Uni, près de 70 % des victimes sont tuées par une personne de leur connaissance » la police soupçonne le mari, un entrepreneur dont la société est à Londres. Celui-ci n’a pas d’alibi. Il déclare qu’au moment présumé du meurtre, il se trouvait chez lui, après un repas bien arrosé dans la capitale de l’Angleterre.
Parallèlement aux démarches personnelles et professionnelles de Roy, aux interrogatoires de Brian, le mari de Katie, l’auteur nous fait partager la vie de Sophie, secrétaire dans une modeste société de production de films. Elle est la maîtresse de Brian. Elle garde avec attendrissement le souvenir de la nuit passée avec lui, la nuit du meurtre. Mais ce dernier semble ne plus avoir ce moment en mémoire.
Roy progresse dans son enquête avec l’équipe qu’il a constituée pour ce dossier, quand un ami l’appelle de Munich pour lui dire qu’il est persuadé avoir vu Sandy dans un parc d’attraction.
Entre un assassin qui semble posséder le don d’ubiquité, la tentation d’aller à la recherche de son épouse, sur place, la gestion de sa relation amoureuse avec Cleo, celle avec sa boss Alison Vosper qui attend le moindre occasion pour l’achever, le commissaire a fort à faire d’autant qu’un second meurtre, puis un troisième...

« Mort... ou presque » relève du pur roman d’enquête. Avec une foule de détails, l’auteur nous expose une facette peu usuelle des romans policiers car elle est moins éblouissante, moins valorisante. Nous suivons toutes les phases qui débutent une enquête, depuis la constitution de l’équipe, les procédures administratives, les premiers interrogatoires où Roy Grace emploie la PNL (Programmation Neurolinguistique) pour tester son suspect. L’auteur livre quantité de réflexions et de remarques peu communes comme l’état de confusion des criminels après leur acte, (n’oublions pas que près de trois quarts sont des amateurs) la présence ou non des mouches à viande, ou mouches bleues, qui sentent la mort à huit kilomètres à la ronde. « À peu près comme les journalistes » ajoute-t-il avec humour.

Il dresse des portraits attractifs, s’attachant à dépeindre le quotidien de ses personnages. Il entre dans le détail des vêtements, dans le détail de leurs goûts. Il donne un avis, par le biais de son héros, sur la tenue des golfeurs, (la jugeant ridicule) sur les urbanistes, (qu’il passerait à la moulinette) sur les hommes (qui mentent sans cesse) sur la fragilité de l’existence (À dix heures, ce matin, il était heureux...)

Mais comme nombre de ses collègues anglo-saxons qui doivent faire des livres d’un volume certain, il est contraint de délayer, de se perdre dans des vétilles, dans de minutieuses descriptions « chiantes ». Ainsi, il énumère pendant des paragraphes des marques et des caractéristiques de voitures. C’est un roman policier, pas une revue sur l’automobile !

Cependant, Peter James à le sens du récit et de l’intrigue. Il conjugue tous ces éléments « ordinaires » et donne à l’ensemble un côté novateur qui justifie le succès de l’auteur auprès du public. Ainsi ses deux premiers livres ont été couronnés par des prix prestigieux et l’ensemble des trois s’est vendu, pour l’instant, à plus de deux millions d’exemplaires. De quoi faire rêver !

Serge Perraud

Mort... ou presque, Peter James, Panama, mars 2008, 528 pages, 22 €





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