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  Sommaire - Films -  S - Z -  The Mist
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"The Mist " de Frank Darabont

 

Scénario & Réal. : Frank Darabont
D’après la novella de Stephen King, “Brume”
Avec : Thomas Jane, Laurie Holden, Marcia Gay Harden, Jeffrey DeMunn.
Distribué par Le Label TFM Distribution.
120 mn.
Sortie le 27 Février 2008.
Note : 9/10.

Commençons par la fin pour une fois : il s’agit là de l’adaptation la plus noire et terrifiante tirée d’une histoire de Stephen King depuis « Simetierre ». Et pour faire un doublé impérial, il s’agit aussi du meilleur film de Frank Darabont depuis « Les évadés ». Qu’est-ce qu’il avait fait depuis ? « La ligne verte », très bien mais pas non plus exceptionnel surtout après « Les évadés » (un des titres les plus cons qu’un traducteur ait trouvé pour « The Shawshank redemption », et quand on l’apprit à Darabont lors de sa venue à Gerardmer en 1995, il n’apprécia pas du tout !), et un monumental ratage, « The majestic » avec Jim Carrey, mélodrame insupportable dès les premières images. Et aujourd’hui, c’est le grand retour. En même temps, simplement une confirmation pour darabont que le genre de l’horreur est bel et bien un de ses préférés, sinon son préféré comme il se plait à l’affirmer. Après avoir vu « The Mist », on en est convaincu.
Un jour comme un autre dans le Maine, à part peut-être qu’il tombe le lendemain d’une tempête d’une rare violence. David Drayton (Thomas Jane, mauvais comme un cochon en « Punisher », excellent ici) et son fils Billy partent au supermarché avec un voisin pour se réapprovisionner. Arrivés sur place, David remarque l’avancée d’un immense et étrange brouillard opaque, phénomène assez rare en soi du moins dans ces proportions. Quelques minutes plus tard, un homme surgit dans le supermarché, hurlant qu’une chose sortie du brouillard a emmené son ami. Pour David et les autres, le cauchemar ne fait que commencer. Des monstres vivent dan ce brouillard, mais au sein même du centre commercial, d’autres monstres sont tapis, bien plus humains, et bien pires...
La première chose qui surprend dans « The Mist », c’est une réalisation proche du documentaire, loin de la classe formelle de celle des « Evadés ». Pour Darabont, un parti-pris obligatoire pour traiter un tel sujet. Lequel traite donc d’une histoire totalement fantastique combinée à une étude de l’espèce humaine quand elle est acculée, prise au piège, qui peut transformer n’importe quel Jekyll en Hyde, mais en encore plus fort quand il s’agit de purs fanatiques. Et d’en profiter pour bien égratigner ceux officiant dans le domaine religieux comme l’Amérique sait si bien les créer... C’est cela qui intéresse Frank Darabont, des points que Stephen King développe souvent dans ses romans et que beaucoup omettent lors des adaptations de ses œuvres. L’horreur est donc véritablement autour de nous, que ce soit dans la brume via des créatures cauchemardesques (et pas vraiment parfaites niveau effets spéciaux, peut-être la seule grosse faiblesse du film), ou autour de nous, dans ceux qui nous entourent et que nous côtoyons. Et pour enfoncer le clou quant à ce triste bilan de nos congénères, écrivain et cinéaste en rajoutent une couche au travers de l’étude de la peur, de ce qu’elle nous pousse à faire dans les pires extrémités comme le montre un final qui achève de faire de « The mist » cette excellente adaptation d’un roman de Stephen King par un brillant cinéaste et aussi pur fan de l’écrivain. Que ce soit au travers de scènes intimistes bourrées d’émotion, de scènes d’action d’une intensité rare, de moments de peur palpable, tout ici est judicieusement traité pour aboutir à une œuvre quasi-parfaite, un véritable cauchemar sur pellicule qui ne disparait pas à la dernière image, car tout ceci va aller beaucoup plus loi, on ne se réveille pas, on prend en plein estomac un coup de poing qui laisse sur le carreau. C’est simple, aussi radical et noir, tiré d’une œuvre de Stephen King, vous n’aurez pas vu ça depuis « Simetierre ». Et au vu de la qualité de ce dernier, cette comparaison constitue le meilleur des compliments qu’on puisse faire à « The mist » de Frank Darabont.

St. THIELLEMENT

Une autre chronique de ce film (par Alain Pelosato) dans le numéro 56 de sfmag en vente en kiosques du 20 février au 20 avril 2008. L’affiche de ce film est en couverture de ce numéro.



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