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  Sommaire - DVD -  A - F -  Détour Mortel
"Détour Mortel"
de Rob Schmidt
Detour Mortel

Detour Mortel

Detour Mortel

Detour Mortel

Detour Mortel
 

Détour mortel (Wrong turn)


Réalisateur : Rob Schmidt


Avec :
Desmond Harrington, Eliza Dushku, Jeremy Sisto


Dans le Fantastique, plus particulièrement l’Epouvante et l’Horreur, il existe aussi d’autres sous-genres. Le Survival en est un. Il s’agit d’une variante du principe du " psycho-killer " à la seule différence, de taille tout de même, qu’on n’adopte pas le point de vue du tueur mais celui de la victime. Donc, toute la narration se fait via la victime qui tente par tous les moyens d’échapper au(x) tueur(s) lancé(s) à ses trousses. Et bien sûr, le cinéma possède quelques œuvres de référence, à commencer par Massacre à la tronçonneuse, puis La colline a des yeux, Delivrance, Survivance, pour les plus connus (bien que pour le dernier, on ne doit pas être légion !). Dorénavant, il faudra aussi inclure Détour mortel.


Suite à la collision de leurs voitures sur une route non balisée sur les cartes, quatre des occupants partent chercher du secours. Ils arrivent à une ferme où ils découvrent les vestiges d’actes de cannibalisme et de piraterie. Au même moment, les propriétaires reviennent, révélant des faciès monstrueux. La chasse à l’homme est ouverte.


Vu ainsi, Détour mortel peut sembler basiquement très commun. Mais au fur et à mesure que se découvre l’horreur, le film gagne en originalité sur certains points : les séquences de terreur et de suspense sont excellemment bien agencées, les victimes font pour une fois preuve de lucidité et de sang-froid. Certes, des attitudes que l’on peut trouver invraisemblables, mais comment réagirait-on dans une telle situation ? Crier, hurler, courir devant un monstre armé n’est pas mieux. En prenant ces partis-pris, en laissant la direction de la survie à un meneur ayant vraiment la tête sur les épaules et la dose de nerfs d’acier nécessaire pour survivre, Détour mortel devient un Survival réaliste, sérieux, et pas uniquement fait pour n’être qu’un nouveau shocker horrifique de plus.


Arrivent ensuite les tueurs : inspirés par de vrais portraits d’individus liés à la consanguinité, leur folie, leurs actes, tout finit par être accepté. De tous ces éléments naît un film bien plus " riche " qu’il n’y paraît, fait par de véritables fans du genre (Stan Winston en premier, il l’a produit, et Rob Schmidt en second, qui avoue dans les bonus sa passion pour le genre) et qui procure véritablement son lot de surprises inédites (la scène où le groupe se " planque " dans la maison en même temps que les " monstres " reviennent, la superbe ( !) décapitation d’une des victimes) au milieu d’un tempo intense, qui relance le genre comme il ne l’avait pas été depuis longtemps.


Lequel depuis a connu un autre succès avec l’excellent remake de Massacre à la tronçonneuse. Comme quoi, la période est bonne pour le Survival. Maintenant, le plaisir n’est pas terminé puisque cette édition DVD possède un second disque voué aux bonus. Et là, on a un morceau de choix : un reportage exclusif sur le Stan Winston Studios, avec, outre l’intéressé lui-même, ses proches collaborateurs qui interviennent, donnant alors une image de Winston comme étant celle du Maître d’un empire, ce qu’il semble être. Curieusement, il y a par la suite une très longue interview de Winston (dissociée du reportage), tournée exactement au même moment (même décor, Winston habillé pareillement) mais qui ne possède pas du tout la même intensité que le reportage, où l’artiste parle surtout de ses souvenirs, de sa carrière, de ses choix, etc...


Dans les 2 cas, on reconnaîtra que le bonhomme se montre assez sincère sur ce qu’il est : un dirigeant, voir un superviseur de tout ce qu’il fait, d’où cette casquette de producteur lui permettant de tout " gérer ". Suivent encore quelques reportages dits promotionnels, qui reprennent un peu de tout ce qui a été dit auparavant par Winston, ainsi qu’un intéressant petit documentaire sur les effets spéciaux qui dévoilent surtout la scène de la décapitation. Et voilà comment ce qui n’était qu’un petit film d’horreur chez nous se retrouve avec des atouts pour lui donner une nouvelle chance, même si la vieil adage de la quantité sur la qualité se vérifie encore. A savoir que le morceau de choix des bonus demeure surtout ce reportage sur, comme le nomme si bien son géniteur, le " Stan Land ". Mais bon, quelque part, ne boudons pas trop notre plaisir, déjà satisfait avec cet excellent Survival, de posséder un DVD tout de même très riche.


Note : film : 10/10 DVD : 09/10



Bonus : Disc 1 (vostf) : commentaire audio du réalisateur et des acteurs principaux sur le film ; disque 2 : reportage sur le Stan Winston Studios ; entretien avec Stan Winston ; 3 scène coupées (assez inintéressantes au passage) ; making-of promotionnel ; entretien avec Eliza Dushku ; documentaire sur les F/X ; diaporama (dont projets d’affiches, certaines étant mieux que celle finalement retenue) ; bandes-annonces des autres films de cet éditeur.

Stéphane Thiellement



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