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  Sommaire - Livres -  A - F -  Traquemort : L’Héritage
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"Traquemort : L’Héritage "
Simon R. Green

Editeur :
L’Atalante
 

"Traquemort : L’Héritage "
Simon R. Green



Simon R. Green avait conçu la geste de Traquemort en cinq volumes que les éditions de L’Atalante nous ont retranscrits au fur et à mesure dans une langue plus facile à lire (enfin, pour moi !), mais avec un décalage temporel. Alors qu’en France, nous n’avions pas encore la fin de la saga, de l’autre côté de La Manche, l’effervescence était à son comble. Nombre de lecteurs étaient en désaccord avec l’arrêt de la série. Certes le héros fondateur a disparu avec les membres de son équipe. Mais est-ce une excuse pour s’arrêter là alors que la génétique peut faire des miracles, (elle l’avait prouvé dans d’autres séries) si l’imagination débordante de l’auteur se trouve défaillante !
Il restait à Simon R. Green, sous la pression « amicale » des fans de Traquemort, soit à se projeter dans le passé, soit dans le futur. Et c’est cette option qu’il a retenue avec un laps de temps suffisant pour que les choses aient pu évoluer de façon significative.

Deux cents ans ont passé. Aujourd’hui, l’empire a pansé ses plaies et vit dans un âge d’or depuis l’institution d’une monarchie constitutionnelle. La paix est revenue et avec elle la prospérité et la justice pour tous. Golgotha est devenue Logres et les espèces non-humaines font partie de l’Empire. C’est dans ce cadre de progrès et de croissance, à la veille de Noël, que la capitale s’apprête à vivre le couronnement d’un nouveau roi : Douglas Campbell. Celui-ci n’est pas plus enchanté que cela d’abandonner sa vie d’aventures comme parangon et détenteur de la justice du roi. Mais le devoir...
A ses côtés, pour le soutenir, son ami de toujours, Louis Traquemort, un lointain descendant d’Owen. Ce dernier est passé, par une volonté politique, de figure historique à personnage légendaire. Mais l’euphorie du moment est tempérée par une attaque des nouveaux Elfes, (l’Ensemble de Libération Finale des espsis) sur le public des arènes, obligeant chacun à commettre les pires atrocités, en ayant conscience de les commettre. Les parangons Louis et Finn Durendal s’occupent de régler l’affaire. Celle-ci se termine dans un bain de sang ordonné par Finn, contre la volonté de Louis.
Certes, atteindre la perfection est difficile, mais pourquoi faut-il que certains ne soient jamais satisfaits ?
Ainsi, deux décisions, qui semblent anodines, vont être lourdes de conséquences. La première est le choix de la future Reine, une chanteuse d’opéra, star incontestée de tout l’univers connu. La seconde est la désignation, par Douglas, de Louis comme le Protecteur de l’Empire, sorte de chef suprême de toutes les armées.
Et puis commencent à se répandre des nouvelles alarmantes relatives à l’arrivée de la Terreur...

L’Héritage est le premier tome d’une trilogie qui forme un second cycle. (Y en aura-t-il un troisième ?) Cependant, il est vrai que l’on pouvait s’interroger sur l’intérêt d’une suite et sur la meilleure façon de l’appréhender. Mais le choix de l’auteur s’avère pertinent. Dans un univers en paix (relative tout de même, faut pas exagérer !) il introduit une menace extérieure mais surtout le ver dans le fruit avec ces ressorts immuables, mais tellement efficaces : la jalousie, la frustration et leur corollaire, le désir de vengeance. (Regardez, pour vous convaincre de leur réalité, les faits divers !)

On retrouve dans cette histoire, toute la verve de Simon R. Green, sa façon de donner un rythme à son récit et de maintenir une action soutenue, de multiplier les rebondissements. Son approche pour concevoir des personnages originaux, en phase avec l’histoire à laquelle ils participent et les faits de notre société occidentale se démultiplie dans « L’Héritage ». Sa connaissance de celle-ci, de ses rouages, de son fonctionnement, de ses carences et de ses travers lui permet d’imaginer réflexions et situations détournées dans leur contexte et donc du meilleur effet humoristique. Car Simon R. Green ne se prive pas de nous distiller un humour, à plusieurs degrés, qui donne à la lecture de ses livres ce ton si particulier. Il nous fait participer à des dialogues percutants, s’amuse à des remarques sur les appareils et les hommes politiques, leurs ressorts et leurs ambitions.

Il faut noter l’excellent niveau du texte que nous restitue Arnaud Mousnier-Lompré, qui mériterait bien, pour ses traductions, une distinction.

Par ses qualités romanesques, « L’Héritage » nous remet dans la situation où nous étions avec le premier tome de la saga : dans l’attente impatiente de la suite.

Serge Perraud

Traquemort : L’Héritage, Simon R. Green, L’Atalante coll. La Dentelle du Cygne, août 2007, 544 pages, 23 €

Une autre chronique de ce livre est disponible dans sfmag papier.





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