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  Sommaire - DVD -  A - F -  Feast - Edition zone 2 - Inédit
"Feast - Edition zone 2 - Inédit "
de John Gulager
 

Avec Balthazar Getty, Navi Rawat, Jenny Wade, Henri Rollins, Clu Gulager.
TF1 Vidéo

Il y a quelques deux trois ans, Matt Damon et Ben Affleck avaient lancé un programme de TV reality sur le tournage de films de genre. En 2005, John Gulager, le fils de Clu (oh si, vous le connaissez, une tronche qu’on n’oublie pas, vue dans « Le retour des morts-vivants », « Hidden », « La revanche de Freddy » et ici, il joue le proprio du bar) fut le lauréat en proposant le making-of d’un shocker horrifique très gore, « Feast », ce qui donna au film une petite renommée qui l’aida commercialement. Du moins localement, puisqu’il déboule directement chez nous en vidéo, sans même un petit passage à Gérardmer...
En plein cœur d’un désert texan, les clients d’un bar voient surgir un soir un couple, armé jusqu’aux dents, ensanglanté, qui barricade tout et annonce à tout le monde qu’une horde de monstres va les attaquer, et qu’ils ont peu de chances de s’en sortir vivants ! Effectivement, deux minutes plus tard, le mari se voit décapité, quelques clients sont mutilés, d’autres meurent aussi. La survie s’organise très vite et le verdict tombe rapidement : il faut trouver une solution pour s’échapper, foncer dans un des véhicules avant qu’un des monstres ne réagisse. Plus facile à dire qu’à faire, et pour certains, c’est chacun pour sa peau...
Ok, à l’ouest, pas grand-chose de nouveau. Le concept est un mix de « Tremors » (on ne sait rien de ces monstres qui attaquent une communauté isolée) et de « Une nuit en enfer » (de vrais démons qui écharpent tout être humain coincé dans ce bar), le talent en moins, malgré d’évidents détails qui voulaient originaliser le concept. Ainsi, dès le début, chaque personnage a droit à une vignette sur l’écran, fiche d’identité de son statut, qui va de « héros » à « victime plus qu’annoncée », on bouleverse certaines conventions (le héros meurt dans les dix minutes, un enfant est parmi les premières victimes, etc.), mais tout cela sans véritable qualité scénaristique derrière. L’effet fait mouche certes, mais platement, rien n’en découle vraiment. Dans le délire horreur-gore, les monstres ont des tronches pas croyables, ils se déguisent sous des crânes squelettiques de vaches texanes, ne révélant qu’à la fin leur vrai visage qui est sur la jaquette du DVD, et pour couronner le tout, on les voit forniquer après une bonne bouffe, ou en découvrant un de leurs rejetons morts, ce qui a pour conséquence d’en mettre au monde quasi-immédiatement un nouveau, etc. On sent la volonté de faire du neuf avec du vieux, mais là où un « Tremors » avait fait sensation car il était parfaitement maîtrisé du début à la fin, ici, le non-sens bordélique l’emporte en majorité. Aucune retenue ne peut nuire à la qualité, et « Feast » le prouve assez bien. Maintenant, ce n’est pas du Z, John Gulager s’en tirant honorablement sur sa réalisation, exception faite des monstres qui ont droit à des effets « Parkynson » à chaque apparition. Ça devient vite lassant à défaut d’être inédit, et ça ne cache pas vraiment la pauvreté d’un budget qui limite les apparitions de ces créatures cauchemardesques qui ne constituent pas les stars du film du coup. Paradoxalement, le fait que ce soit entièrement des effets spéciaux très « manuels » donc strictement rien de numérique, procure une certaine sympathie pour « Feast », pour une nostalgie retrouvée d’un cinéma d’horreur des années 80 disparu, ce que confirme Clu Gulager dans le making-of. Côté casting, en tête de liste, Balthazar Getty (l’héritier multi-milliardaire des Getty) qui, cahin-cahan, mène sa petite carrière, se révélant aussi plutôt bon acteur, entouré de pas mal d’inconnus. Malgré tout ça, « Feast » a sa petite renommée, son « buzz » comme on dit, et il est légitime d’y trouver largement plus son compte que dans certains autres inédits. Question bonus, seulement dix minutes sur les effets spéciaux, avec son responsable, un fan du genre, britannique, nourri à Fangoria, adepte des maquillages en « live » et des litres de sang, qui confirme la maigreur du budget, et le système D utilisé assez souvent du coup. En fait, c’est grâce à lui que « Feast » se hisse à un certain petit niveau, malheureusement freiné par ces défauts de scénario et de réalisation. Enfin, sachez bien entendu qu’un « Feast 2 » est en projet, mais seulement en projet pour l’instant : personne n’est pressé de le voir, semble t’il.

Note film : 4/10
DVD : 2/10 (copie excellente, format d’origine 2.35, image 16/9ème compatible 4/3) - Bonus : making-of des effets spéciaux.

Stéphane Thiellement



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