Le commissaire Malgret n’en peut plus. Alors qu’il mène, de main de maître, l’enquête pour arrêter un assassin, deux de ses adjoints viennent lui annoncer que malencontreusement ils ont détruit la pièce à conviction qui confond le meurtrier. Il décide de partir en vacances. Son épouse choisit Saint-Pouacre, le village dont ils sont originaires. Ce sera l’occasion de revoir leurs familles respectives. Malgret est le fils du régisseur des parents de son épouse.
En arrivant au village, Malgret reprend le volant. Il ne veut pas que l’on sache qu’il n’a pas son permis de conduire. Mais, piètre conducteur, il renverse Bastien, un berger un peu simplet. L’hôtel de standing où son épouse comptait descendre, est fermé pour travaux. Il faut donc se rabattre sur l’auberge, malgré les fortes réticences de Malgret. Alors qu’il se rafraîchit au bar, le Docteur, une vieille connaissance, l’informe incidemment d’une série d’accidents mortels, tous des touristes, au Trou du diable.
C’est au repas du soir, au château de ses beaux-parents qu’il entend parler de fantômes qui hantent les lieux.
Jules Malgret qui venait se reposer se retrouve au cœur d’un drame local qu’il lui faut bien tenter de résoudre !

Rien qu’au titre, vous aurez saisi qu’il s’agit d’une BD parodique autour d’une enquête policière teintée de fantastique où l’on trouve : un lieu maudit, des fantômes qui passent dans les murs...
Le ton est joyeux et les péripéties de toutes natures s’enchaînent sans répit. Les auteurs jouent avec toutes les possibilités qu’offrent le retour au pays et le passé du héros qui ressurgit. L’intrigue est très classique, mais on la suit avec plaisir. On sourit des difficultés du commissaire qui se retrouve confronté à une ancienne maîtresse, des morts, un château hanté et un beau-père au comportement bizarre. Bien sûr, la vie du commissaire est menacée, mais pour clôturer le tout, ses calamiteux adjoints décident de venir lui prêter main-forte !

Le travail graphique de Alves est de bonne facture. Il réalise un dessin et une mise en page efficaces qui correspondent parfaitement à l’esprit de l’album.

« Malgret et l’affaire Saint-Pouacre » ne révolutionnera pas la BD. Mais c’est un album de bon niveau dans le domaine de la parodie. On passe un moment agréable à le parcourir. Que demander de plus ? L’objectif est atteint.

Serge Perraud

Malgret et l’affaire Saint-Pouacre, scénario de Pierre Veys, dessins de Christophe Alves, couleurs de Anne-marie Ducasse, Robert Laffont BD, septembre 2007, 56 pages, 13,95 €