SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Sfmag No122
118

11
F
é
v
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
  Sommaire - Films -  S - Z -  Underworld
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"Underworld" de Len Wiseman

Underworld

Underworld

Underworld

Underworld

Underworld
 

Underworld de Len Wiseman
Sortie le 24 septembre 2003
Réalisateur : Len Wiseman - Scénaristes : Danny McBride, Kevin Grevioux
Avec :
Kate Beckinsale (Selene), Scott Speedman (Michael Corvin), Shane Brolly (Kraven), Michael Sheen (Lucian), Bill Nighy (Viktor), Erwin Leder (Singe), Sophia Myles (Erika)
Depuis des centaines d’années, à l’insu des humains, se déroule un combat à mort entre deux races quasi immortelles : Vampires et Lycans (Loups-Garous). Selene, une vampire exterminatrice de Lycans, mène cette lutte sans aucune pitié pour ses adversaires jusqu’au jour où elle s’aperçoit qu’un complot d’une envergure plus importante se trame dans l’ombre.
Michael Corvin (un humain) se retrouve coincé entre les deux factions sans comprendre ce qu’il lui arrive. Devinera-t-il qu’il est devenu l’enjeu majeur de cette bataille acharnée entre Vampires et Lycans ? Selene va devoir démêler les fils de la trahison des uns et des ambitions des autres tout en nouant des liens particuliers avec un humain.
Premier film, premiers émois. Normalement, il est toujours intéressant d’assister à la projection d’un premier film. Ici, malheureusement, Len Wiseman rate un peu le côche. Son film n’est pas en soit un échec, on y prend même un certain plaisir, les effets spéciaux sont efficaces, le jeu des acteurs est agréable et l’histoire vaut son pesant de pop-corn mais il y a un " je ne sais quoi " qui tempère notre bonne humeur. Comme une impression de patinage dans le montage ou dans le déroulement de l’histoire.
On aimerait suivre avec passion la belle Selene dans son questionnement personnel et dans ses aventures plutôt musclées, on ne fait qu’assister d’un œil curieux à une succession d’images déroulant parfois les poncifs du genre. Les Vampires sont très classieux, les Lycans très bestiaux, les humains quasi absents ou largués. Résultat, une ambiance gothique à la The Crow, des sapes en cuir noir à la Matrix et des bastons à la Blade ne peuvent suffire à satisfaire le passionné. Il eut fallu un petit quelque chose de plus.
En ne s’attachant pas à développer la psychologie des personnages principaux, pièces maîtresses de l’intrigue (Selene la Vampire, Lucian le chef des Lycans et Michael Corvin l’humain), le réalisateur a pris un pari risqué. Celui de privilégier l’action pour l’action et de perdre, par manque d’identification, le spectateur en route. Au final, on visionne avec un certain détachement, un travail honnêtement produit, doté d’une photo et de décors réussis mais suscitant des rêves qui n’aboutissent pas.
C’est dommage même si bien des aspects de ce film peuvent valoir le coup et un ticket d’entrée. Pour conclure sur une note positive malgré cette appréciation mi-figue, mi-raisin, on attendra aussi sa sortie en DVD en espérant une version Director’s Cut plus aboutie, histoire de passer à nouveau un moment de détente, pas si désagréable que ça dans son canapé. La moyenne sans plus et les regrets que peuvent susciter les espoirs déçus.

Stéphane Pons

Vampire, vous avez dit vampire ? Les humains ignorent leur présence. Et pourtant, ils appartiennent bien à ce monde. Mais pas tout à fait celui des vivants. La nuance est faible et pourtant majeure : l’état de vampire leur octroie l’immortalité. Ils ne sont pas seuls à vivre à travers les siècles. Des lycans, une espèce de loups-garous, combattent les héritiers de Dracula dans une guerre sans merci depuis plusieurs centaines d’années. Selene, vampirella au charme redoutable, est une chasseuse, la meilleure dans sa partie. Sans pitié, elle consacre son existence à traquer les lycans afin de les exterminer. Une seule race doit survivre. Mais quand Michael Corvin, humain ordinaire, devient l’attention des deux camps, et surtout celle de Selene, le conflit pourrait bien prendre fin. Ou pas.
Les nerfs à vif. Underworld démarre sur les chapeaux de roue. A peine installé, vous allez voir ce que vous allez voir, pourrait déclarer le réalisateur Len Wiseman. Selene (Kate Beckinsale, convaincante) affronte des lycans dans le métro au cours d’une scène à la chorégraphie rappelant fortement l’univers de Matrix. Tout de cuir vêtue, notre jolie vampire aime les gros flingues, rebondit contre les murs et se bat à la perfection pour éliminer ses cibles. Ça flingue dans tous les sens et l’action devient confuse. Le spectateur se retrouve dans une position assez inconfortable en tentant de deviner qui est qui, sans parfois trouver la réponse. Dommage car ce premier film aurait pu être un classique des films de vampire.
Len Wiseman réussit certes un joli coup, mais pas encore de maître. A trop vouloir prouver sa virtuosité, il en oublie son scénario en cours de route. Regrettable d’autant plus que l’histoire tient particulièrement bien la route. La guerre entre vampires et loup-garous change du sempiternel refrain humains contre vampires. Ici, pas de gousses d’ail ni de crucifix, le grand-guignol n’a pas sa place. En lieu et place, de superbes effets spéciaux - la transformation en loup-garou vaut le coup d’œil - et un jeu de lumière gris bleutée conférant à ce long-métrage une atmosphère pesante et prenante.
Le scénariste Danny Mac Bride propose une version du monde de vampires totalement inédite à ce jour avec des règles précises et une hiérarchie digne des militaires. Autre bonne surprise, le réveil d’un guerrier surpuissant, Viktor, celui qui a fait de Selene une vampire. Mention spéciale à Bill Nighy pour son interprétation de ce monstre dont même Dracula n’oserait soutenir le regard . Intriguant et flippant, il dégage une force incroyable. Alors dommage, oui vraiment, car la vision de ce film procure un plaisir évident mais aussi frustrant. Trop d’action tue l’action, surtout quand elle n’apporte plus rien à l’intrigue. Mais Len Wiseman mérite qu’on lui accorde une forte attention. Après tout, ce n’est que son premier opus et vu son talent de visionnaire, une fois assagi et débarrassé de certains tics, ses prochains projets vaudront plus que le détour, ils seront incontournables. Et pourquoi pas Underworld 2 ?

Stéphane Thiellement



Retour au sommaire