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  Sommaire - Films -  G - L -  Le Goût de la vie (No Reservations)
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"Le Goût de la vie (No Reservations)" de Scott Hicks

 

Avec : Catherine Zeta-Jones, Aaron Eckhart, Abigail Breslin.
Distribué par Warner Bros.
103 mn.
Sortie le 12 Septembre 2007.
Note : 7/10.

L’affiche ne donne pas vraiment envie, en plus d’un titre très... Quelconque. Et pourtant, là où on pouvait s’attendre à une comédie lourdingue, crétine, fade, j’en passe et des meilleures, « Le goût de la vie » se révèle plus riche et bien plus savoureux (pour rester dans une des composantes du film) que prévu. Commençons par le commencement : il est signé Scott Hicks. Un nom passé à la célébrié avec son « Shine », biographie d’un pianiste hors-normes car génie et grand malade (pour simplifier). Bon. Franchement, ce n’est pas le chef-d’œuvre du siècle passé. Par contre, Hicks signe ensuite « La neige tombait sur les cèdres », polar dramatique esthétiquement superbe. Mais si on ne doit retenir qu’un film dans sa carrière, que ce soit le magnifique « Cœurs perdus en Atlantide », adapté du roman de Stephen King avec Anthony Hopkins. Là, oui, Scott Hicks signe une œuvre sensible, magnifique, émouvante, nostalgique, et tout son art est concentré dans ce film. Alors, si un élément faisait la différence pour voir « Le goût de la vie » par rapport à la pléiade de comédies nases qui sortent sur les écrans en douze mois, c’était bien Scott Hicks. La suite le prouvera, au moins il y a un vrai cinéaste derrière la caméra ce coup-ci.
Kate est l’artiste qui fait vivre un petit restaurant ultra-côté de Manhattan. Elle voue sa vie à son métier, la cuisine. Pas de vie privée, aucun loisir, tout est dans la passion de son métier. Ses rares distractions sont d’ordre familial, comme le jour où sa sœur vient la voir avec sa fille. Mais un accident mortel fait de Kate la seule tutrice de sa nièce, Zoe. En même temps, un nouveau chef, Nick, est engagé pour soulager Kate durant cette dure épreuve. Pour Kate, c’est une trahison alors que Nick n’a accepté ce poste que pour se perfectionner à ses côtés. De sa petite vie tranquille mais terne, Kate va passer à quelque chose de plus vivant. Nick va l’y aider, autant qu’elle fera tout pour redonner le goût de la vie à Zoe. Pour ces trois personnes, leur rencontre mutuelle sera la plus belle qui pourrait leur arriver à ce moment précis.
D’accord, ça fleure bon l’eau de rose, mais là où on pouvait craindre le pire, « Le goût de la vie » prend une autre direction en associant à une comédie romantique un drame des plus douloureux, la perte d’une mère pour un enfant, suivie de la quête d’un nouvel amour maternel, voir carrément parental, chose qu’elle n’a jamais connue. En jonglant avec habileté avec ces deux genres, Scott Hicks parvient à toucher là où l’émotion est la plus sensible, et là où l’humour fonctionne. Tout n’est pas parfait dans « Le goût de la vie », ne serait-ce que par ces quelques touches de morale bien pensante un peu lourdingue (la baby-sitter limite junkie, pas très fin, ça !) mais sans atteindre les réussites de grandes comédies romantiques, le film gagne ses galons avec le talent conjugué d’un cinéaste qui sait capturer les moments les plus forts quand il le faut, d’acteurs plus qu’à l’aise dans leurs personnages, que ce soit Catherine Zeta-Jones (elle, elle devient de plus en plus belle en vieillissant...), ou la jeune Abigail Breslin, célèbre « Little miss Sunshine ». On se laisse charmer, on verse une larme pour partager le chagrin de Zoe, on sourit au jeu de la séduction, et tout ça sous l’œil précis de Scott Hicks. Et on peut que concéder que « Le goût de la vie » est une comédie bien plus plaisante que la moyenne, et certainement une des meilleures de cette année. Et la fin fait même penser à ce chef-d’œuvre qu’est « Ratatouille », vous verrez pourquoi. Enfin, tout cela n’existerait pas sans une scénariste plutôt douée, Carol Fuchs, dont je vais vous faire la biographie telle qu’elle est reprise dans le dossier de presse. Elle vaut son pesant de cacahuètes, jugez plutôt : « Longtemps, longtemps avant d’écrire « Le goût de la vie », Carol Fuchs fut la seule fille de son école nommée quatre ans de suite au poste honorifique et âprement disputé de responsable d’étage. » Bon. J’en suis encore tout coi. Ca c’est de la biographie. Et c’était le mot de la fin.

St. THIELLEMENT



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