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  Sommaire - Films -  G - L -  La Vengeance dans la peau (The Bourne Ultimatum)
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"La Vengeance dans la peau (The Bourne Ultimatum) " de Paul Greengrass

 

Avec : Matt Damon, David Strathairn, Julia Stiles, Joan Allen & Albert Finney.
Distribué par Paramount Pictures France.
116 mn.
Sortie le 12 Septembre 2007.

Note : 10/10.

Qui aurait pensé il y a cinq ans que l’adaptation cinéma (parce que le roman avait déjà été adapté au petit écran avec dans le rôle de Jason Bourne, tenez-vous bien, Richard Chamberlain, pour un résultat très plan-plan, si vous voyez ce que je veux dire...) du premier volet de l’espion Jason Bourne, imaginé par l’écrivain spécialisé dans l’espionnage et la politique-fiction Frederic Forsyth, serait un tel succès que ses deux suites seraient du coup aussi adaptées, pour se terminer aujourd’hui par un ultime chapitre qui boucle la trilogie de façon remarquable, faisant de cette franchise la meilleure du genre de ces dernières années (enfoncé, « Mission : Impossible » & Tom Cruise !). Pas grand monde. Mais aujourd’hui, la donne a changé, et l’échec d’un « Mission : impossible 3 » le confirme. Comme le disait Joe Carnahan, réalisateur initial de « M:I :3 » avant qu’il ne quitte le projet pour « différences artistiques », « le public était prêt pour un troisième volet plus sombre et réaliste, tout en conservant de l’action typique à la franchise, comme dans « La mort dans la peau » qui pour moi est le meilleur du film d’espionnage à l’heure actuelle ! ». Pour confirmer cela, le succès tant artistique que public de « la vengeance dans la peau » le prouve. Pas de concessions, pas de trahisons par rapport aux précédents volets, mais l’apothéose d’une conclusion de saga comme en voit rarement.
Jason Bourne n’aspire plus qu’à vivre tranquillement. Il a recouvré une partie de son passé, éliminé ceux qui étaient responsables de cette existence chaotique et de la mort de sa compagne, il s’est retiré en Italie. Mais les articles d’un journaliste britannique lui apprennent qu’un nouveau programme est en place, instruit par des cellules secrêtes des services secrets américains. Et pour euyx, Jason Bourne est une menace qu’il faut définitivement éradiquer. La traque reprend, mais cette fois-ci, Jason Bourne ira jusqu’au bout, quitte à disparaître pour toujours.
De nouveau aux commandes, Paul Greengrass insuffle à cet ultime chapitre une puissance qui ne faiblira jamais. Tout en reprenant son style de « La mort dans la peau » (très proche du documentaire en live), il donne à des séquences plus complexes une approche autre qui différenciera « La vengeance dans la peau » de son prédécesseur. Très complexe aussi, le scénario creuse très loin dans les complots secrets pour mieux en délier les fils jusqu’à une conclusion magistrale où tout reprend un sens plus normal. Et de se dire que ce gigantesque film d’espionnage est alambiqué comme un jeu de construction des plus ardus, mélangeant les bons et les méchants, les actions démesurées (la poursuite à Tanger) à celles plus concentrées mais tout autant intenses (la remarquable traque dans la gare de Londres), pour au final tout remettre d’aplomb en ce qui concerne Jason Bourne. Lequel prend du coup une dimension proche du super-héros, mais sans pour autant nuire au film par des excès inutiles et vains. Jason Bourne (et quand on y songe, personne d’autre que Matt Damon ne pourrait endosser la peau de Bourne) est l’espion ultime qui a affiné l’art de son métier au point de repousser ses propres limites. Dire qu’on sort exténué d’une telle réussite n’est pas exagéré, c’est une pure réalité qui donne à « La vengeance dans la peau » un statut qui le rapproche du chef-d’œuvre du genre. Rien ne sera plus comme avant après ce film, c’est certain. Et il y a de grandes chances que le prochain James Bond s’en inspirera, par exemple. Mais pour l’instant, seul compte « La vengeance dans la peau », troisième et dernier chapitre d’une trilogie (qui s’achève comme les deux autres sur le thème « Extrême ways » de Moby, si ça ce n’est pas un signe de franchise assumée, hein...) quasiment parfaite.

St. THIELLEMENT



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