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  Sommaire - DVD -  G - L -  La Nonne (The Nun) - Edition zone 2
"La Nonne (The Nun) - Edition zone 2 "
de Luis de la Madrid
 

Avec Anita Briem, Cristina Piaget, Anna Vives, Tete Delgado, Alistair Freeland.
Carrère Vidéo

Sorti il y a quelques mois dans un anonymat quasi-total d’une ou deux salles parisiennes, « La Nonne » va pouvoir être découvert en DVD par un plus vaste public de fans. Car seuls les fans du genre pourront apprécier ce « shocker-slasher gothico-fantastique » qui, si il ne casse pas trois pattes à un canard dans les codes du genre, est largement sauvé par une réalisation plus que soignée, et quelques éléments scénaristiques qui le sauvent de la misère totale et de l’oubli légitime qui attendent une grande majorité de films trop nuls en tout pour être sauvés (style, pour 2007, « Captivity », « 88 minutes », etc.)
D’anciennes élèves d’un pensionnat religieux meurent de façon étrange et horrible. Témoin de la mort de sa mère, Eve a aperçu une sorte d’ombre s’échappant par la fenêtre et ressemblant à une nonne. En enquêtant sur son passé, Eve découvre prend contact avec d’autres amies de sa mère, la menant jusqu’à Barcelone. Là lui est révélé un terrible secret : elles étaient six et elles ont assassiné leur nonne aux méthodes extrémistes quant à l’éducation des jeunes filles de bonne famille. La vengeance d’outre-tombe est en marche, mais une vérité encore plus épouvantable attend Eve...
A la base, une histoire de Jaume Balaguero, nouveau maître du genre qui participe au grand retour plus qu’en force du cinéma fantastique hispanique, celui qui sans nul doute a fait le plus grand bond en avant ces dernières années, avec « La secte sans nom », « Darkness » et son chef-d’œuvre « Fragile ». On retrouve effectivement sa « patte » avec tout ce qui est lié à l’enfance (le secret d’Eve) et aux traumas qu’ils peuvent générer par la suite, au point d’en devenir le creuset d’un mal qui attend de se réveiller. Malgré cela, « La nonne » n’échappe pas aux poncifs du genre, avec meurtres spectaculaires et une narration assez conventionnelle. Alors, « La nonne » est-il aussi nul qu’annoncé lors des premières projections au marché du film de Cannes ? Non, car les derniers actes du film atténueront largement l’aspect parfois ridicule du scénario, en conférant à toutes ces manifestations surnaturelles et vengeresses, une logique assez inédite. De plus, si le film restait malgré cette fin un tantinet original, plus réussi que d’habitude, c’est par la qualité de sa réalisation, dotée d’un esthétisme magnifique dans ce genre de production. Luis de la Madrid maîtrise parfaitement son ambiance et ses effets, dotant son spectre d’un des plus beaux looks jamais créés. Ses apparitions sont terrifiantes, et plus que soignées. Rien que pour ça, pour ce fantastique gothique vraiment magnifique, « La nonne » ne pouvait être étiquetée comme nanar du genre. Mais ces quelques excellentes idées du scénario en font en plus une série B qui se hisse sans problème au-dessus de bien d’autres. Ce n’est pas du grand cinéma fantastique espagnol, mais dans son classicisme assumé, « La nonne » mérite une petite reconnaissance de par ses réelles qualités cinématographiques. On attend de voir ce que Luis de la Madrid fera par la suite mais il est certain qu’on ne l’oubliera pas. Côté DVD, ça va aller vite : une seule petite bande-annonce ! Heureusement, la copie est absolument superbe, et parfois, ça suffit déjà beaucoup. Pour « La nonne », cet aspect étant des plus prioritaires, le reste sera apprécié à sa juste mesure par ce fan cité au début...

Note film : 6/10 (copie excellente, format respecté 2.35, image 16/9ème anamorphique)
DVD : 1/10 : bande-annonce and that’s all !

Stéphane THIELLEMENT



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