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"Captivity " de Roland Joffe

 

Avec : Elisha Cuthbert, Daniel Gillies, Pruitt Taylor Vince.
Distribué par TFM Distribution
95 mn
Sortie le 8 Août 2007
Note : 1/10

Les sorties cinéma estivales recèlent parfois de petits bijoux et souvent de sacrés navets, les deux sortant des tiroirs des distributeurs qui ne savaient pas comment s’en débarrasser avant l’exploitation DVD et, bien entendu, espèrent quand même en tirer de petits profits. Dans la première catégorie, on citera pour cet été 2007 l’excellent « The lookout », polar décalé, bourré d’idées, passionnant, premier film du scénariste de « Hors d’atteinte » et de « Minority report », oui, quand même, il avait quelques points qui plaidaient en sa faveur. Et alors, question nanar, hé bien, on en tient un beau là. »Captivity » que ça s’appelle, c’est lancé avec une affiche mystérieuse, une accroche bien commerciale (« Imaginez le pire ! »... C’est vrai, mais pas dans le sens que l’on pense !) et en assez gros, la fameuse « Interdiction aux moins de 16 ans » qui peut signifier quelques détails bien sévères, liés au sexe ou à l’horreur. Mmouais.
Mais de quoi ça cause ? Hé bien, cela commence avec le rapt de Jennifer Tree, une top-model, par un serial-killer bien dégénéré qui l’enferme dans une pièce de sa maison. Là, il lui montre toutes les tortures qu’il a infligées à ses précédentes victimes, la force à devenir consentante (au mixer, un cocktail fait d’œil, de cœur, de sang et autres gâteries, le tout ingurgité de force via un entonnoir !) et docile. Cette dernière découvre alors un autre pensionnaire avec qui elle va commencer à chercher un moyen de s’enfuir. Au passage, les victimes apprennent à se connaitre, à s’apprécier de plus en plus intimement. Tout cela sous l’œil du tueur qui surveille tout d’une salle vidéo et qui va alors orchestrer le pire des cauchemars pour Jennifer.
OK, à la base, un scénario de Larry Cohen, esthète de séries B, souvent mises en scène par d’autres plus talentueux (« Pacte avec un tueur » par exemple), célèbre pour avoir signé la trilogie du « Monstre est vivant » et son bébé - ogre, et qui signa quand même un film culte, « Meurtres sous contrôle » (des suicides étranges commandés par Dieu selon les victimes). On sent son influence dans les bases du scénario. Ensuite, Roland Joffe le réalisa, il y a à peu près deux à trois ans. Pareil, on devine les inspirations du cinéaste au travers d’un suspense lié à une étrange histoire d’amour un peu vénéneuse (et terne). Enfin, il y a tout le reste, tout ce qui ne rime à rien, qui tombe comme un cheveu sur la soupe, qui rompt brutalement avec tout le reste, à savoir les séquences gores rajoutées et dirigées par Courtney Salomon (un bon, lui, tiens, jugez plutôt : « Donjons & dragons » et « American nightmare », mémorable non ?). Du gore à la « Saw » mais plutôt épisode 2 & 3, à savoir gratuit, choquant pour volontairement choquer, sans queue ni tête par rapport au reste de l’histoire. Et de tout cela nait un film à trois, bancal au possible, bête et très, très souvent ridicule. Mal écrit (le tueur derrière son pupitre est encagoulé, logique non ? Personne ne le voit, j’vous rappelle...), mal joué, mal filmé, ce qui se voulait sulfureux, violent, très porté sexe (avec Elisha Cuthbert, la fille de Jack Bauer dans « 24 heures », ça peut émoustiller...), provocateur, indécent, gore, j’ne passe et des meilleures, n’est rien d’autre qu’un pauvre film tout moche, difficilement supportable sur sa durée. Le plus mauvais film de cet été, c’est lui.

Stéphane THIELLEMENT



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