8/10
Dans L’Echelle de Darwin, une maladie dénommée SHEVA a apporté une modification génétique dans le génome humain pour donner naissance à des enfants mutants : une étape de l’évolution vient ainsi d’être franchie.
Onze ans plus tard, on retrouve dans Les enfants de Darwin les personnages principaux du premier tome : Kaye, la généticienne qui a découvert le principe de la maladie, Mitch, son mari, paléontologue dont les recherches sur d’anciennes momies ont éclairé d’un jour nouveau notre évolution, mais surtout Stella, leur fille, elle-même enfant SHEVA.
Comme on l’aura compris avec le titre, ce second tome se concentre sur les enfants. D’un coté rejetés par une société qui les craint, enfermés dans des camps-écoles, de l’autre protégés et cachés par des parents qui se rebellent contre ce système politique qui veut les faire disparaître, ces enfants vont s’inventer un nouveau modèle de société basé sur la coopération, la notion de compétition leur étant complètement étrangère.
On retrouve donc dans cet ouvrage une problématique à la X-MEN (l’auteur se permet d’ailleurs un petit clin d’œil à ce comics) : comment l’humanité fera-t-elle face à une nouvelle espèce issue de la mutation de l’homo sapiens sapiens ? Mais malgré ce côté politique et humaniste du livre, c’est l’aspect scientifique qui prime : un ouvrage de science-fiction qui n’ait pas ’science’ que le nom ! Bien sûr, si vos cours de biologie remontent à loin, on ne saurait trop vous conseiller de commencer par l’excellent glossaire qui suit la postface, car les échanges entre les différents chercheurs sont assez durs à suivre.
Ce n’est pas un livre qu’on lit entre deux arrêts de bus, il se déguste lentement, en savourant chaque page, pour apprécier la richesse de la vulgarisation de Greg Bear tout en suivant les péripéties des différents héros de l’histoire. Un petit bémol toutefois à la traduction qui abuse un peu des notes de bas de page : si les acronymes américains nécessitent une explication, les jeux de mots n’auraient-ils pas pu avoir d’équivalent français ?
Kriss Madrock
Les enfants de Darwin (Darwin’s children) - Greg Bear - traduit de l’américain par Jean-Daniel Brèque - Robert Laffont (Ailleurs & Demain) - Septembre 2003 - 491 pages - 23 euros