Léa et Manu, toujours accompagnés de Pablo, arrivent dans un camp désert, sur le plateau du Larzac. Manu filme l’intérieur de bâtiments qui semblent abandonnés depuis peu. Pablo, en proie à une vision, hurle : « Ludo » à Léa et les presse de partir. Un hélicoptère survient et on leur tire dessus à l’arme automatique. Dans leur fuite, ils ont un accident avec des gendarmes et une raquette détruit les deux véhicules. Ortega demande à Saint-Aignan d’étouffer l’affaire quand il apprend ce que Manu a avoué sous la torture.
Léa, après son cauchemar récurrent accepte de se confier à Pablo. Lorsqu’elle était enfant, sous ses yeux, son frère a tué son père et a disparu. Il s’appelle Ludovic et lui ressemble beaucoup...
Un ancien stagiaire de la chaîne MV 3000 veut lui révéler des informations importantes sur la disparition des jeunes de l’Opération « Village de l’espoir ».

On connaissait Gilles Chaillet comme le créateur de Vasco, cette fresque moyenâgeuse et comme un grand érudit de l’histoire de la Rome antique. Il démontre, avec cette série, qu’il peut aborder d’autres genres et qu’il connaît également la société où il vit, ses errances, ses contradictions et ses excès.
Retrouvant la cadence des romans d’espionnage d’antan, l’auteur mêle action, rebondissements et coups de théâtre à un rythme trépidant. Il écrit un scénario tonique où il mêle au présent un passé encore obscur, la Mafia, les magouilles politiques, la télé réalité et ses outrances, la manipulation des informations par ceux qui la donnent, ceux qui la font et ceux qui la contrôlent.
Ce tome permet à Gilles Chaillet de mieux cerner les motivations des intervenants et d’entre ouvrir le rideau sur les nombreuses interrogations. L’auteur ravive, pour l’héroïne, les souvenirs de son passé. Et quand on sait l’importance que peuvent prendre des événements se déroulant pendant l’enfance ou l’adolescence sur les actes, les choix et les décisions de l’individu, et ce ...jusqu’à sa mort !
Le dessinateur, olivier Mangin, qui a fait ses apprentissages dans des BD historiques régionales, réalise des décors fort bien réussis. Ses personnages sont à l’avenant avec une grande stabilité dans le traitement graphique.
« Contre-enquêtes » est un album au récit dynamique et au dessin agréable dans sa mise en œuvre.

Serge Perraud

Intox : T.4 - Contre-enquêtes, scénario de Gilles Chaillet, dessins d’Olivier Mangin, Glénat Coll. Bulle Noire, avril 2007, 48 pages, 9,40 €