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  Sommaire - DVD -  G - L -  Les Maîtresses de Dracula
"Les Maîtresses de Dracula"
de Terence Fisher

The Brides of Dracula
Avec Peter Cushing
Martita Hunt
Yvonne Monlaur
Freda Jackson
David Peel
Milles Malleson
Année 1960

Pays UK
Genre Fantastique / Epouvante / Vampires
Editeur
4/5

Le second film consacré à Dracula par la Hammer Film n’en est pas vraiment un puisque le comte n’y apparaît pas ! Explications !

En 1960, la Hammer vient de relancer brillamment le fantastique gothique au travers d’une série de succès : LE CAUCHEMAR DE DRACULA, FRANKENSTEIN S’EST ECHAPPE et LA MALEDICTION DES PHARAONS, tous réalisés par Terence Fisher et mettant en scène le duo gagnant Peter Cushing (Le Bien) / Christopher Lee (Le Mal). L’idée d’une séquelle au premier Dracula s’impose rapidement mais Christopher Lee ayant refusé d’endosser à nouveau la cape ayant assuré sa gloire, le rôle principal revient à David Peel, incarnant ici un disciple de Dracula, le Baron Meinster. Evidemment, il eut été possible de donner à Peel, ou à un autre acteur, le rôle du COmte Dracula en personne mais la Hammer pensait apparemment, à cette époque du moins, que seul Lee pouvait incarner le personnage. Ironiquement, il accepta ensuite de rejoindre le casting du troisième épisode (DRACULA PRINCE DES TENEBRES) puis de tous les suivants, à l’exception du dernier, LA LEGENDE DES SEPT VAMPIRES D’OR.

La performance de Peel (une sorte de dandy efféminé) est correcte mais, évidemment, ne peut rivaliser avec celle de Lee dans l’épisode précédent, tandis que Peter Cushing se montre fort à l’aise en reprenant le personnage du Dr Van Helsing. La française Yvonne Maulaur s’avère, pour sa part, tout à fait convaincante dans le rôle de Marianne, une institutrice menacée par le vampire. La belle demoiselle vient s’installer en Transylvanie afin d’enseigner dans une école de jeunes filles mais, sur le chemin, le cocher est forcé de s’arrêter et les événements s’enchaînent. Finalement, Marianne est accueillie par la baronne Meinster et sa domestique. Marianne découvre également le fils de la famille, dont elle tombe presque immédiatement amoureuse. Le pauvre garçon est enchaîné par sa maman et ne peut quitter le château. Bien sûr il y a une bonne raison à cela mais le jeune homme sait user de son charme et Marianne le libère. Une mauvaise idée...

LES MAÎTRESSES DE DRACULA constitue une excellente entrée dans le domaine de ce mythe éternel. Quoique le précédent métrage soit sans doute plus important dans l’histoire du cinéma, ce deuxième épisode lui est sans doute supérieure main égard. Saluons à nouveau la performance de Peter Cushing, lequel est un véritable homme d’action, bondissant et quasiment fanatique, prêt à combattre le mal sous toutes ses formes, une arme dans une main et un crucifix dans l’autre. Malheureusement Cushing quitta ensuite la série pour une douzaine d’années, ne revenant que dans les peu convaincants DRACULA 73 et DRACULA VIT TOUJOURS A LONDRES, toujours face à Christopher Lee. Il reprit le personnage une dernière fois dans le neuvième épisode de la saga, le très divertissant quoique sacrilège LA LEGENDE DES SEPT VAMPIRES D’OR, mais il laissait David Chiang assurer toutes les séquences d’action

Pour revenir aux MAÎTRESSES DE DRACULA, le rythme est alerte et les rebondissements nombreux, même si les effets spéciaux sont aujourd’hui plutôt ridicules.

La séquence finale est probablement la meilleure et la plus inventive de tous le cycle « Dracula » : Peter Cushing, mordu par le vampire, stoppe la mutation en brûlant son cou infecté à l’aide d’une barre de fer chauffée au rouge. Ensuite il utilise l’ombre d’un énorme moulin à vent comme substitut au crucifix protecteur, paralysant le Baron. Ce dernier utilise fréquemment ses pouvoirs diaboliques, se changeant régulièrement en chauve-souris, en complète contradiction avec le film précédent dans lequel Peter Cushing expliquait que ce pouvoir relevait du mythe.

Dommage que nous soyons privé de la décomposition coutumière du vampire, sans doute les contraintes budgétaires ont-elles empêchés la visualisation d’une telle scène avec des effets spéciaux convaincants. Mais ce final est un grand moment, tout comme la scène finale de DRACULA PRINCE DES TENEBRES qui voit le comte périr dans l’eau glacée d’une rivière.

LES MAÎTRESSES DE DRACULA a souvent été présenté comme un film décevant et peu intéressant, ce qui se conçoit difficilement tant il demeure efficace et passionnant près d’un demi-siècle après sa sortie. Il suggère en outre la relation incestueuse du vampire avec sa mère et développe des personnages moins manichéens que de coutume, Van Helsing apparaissant déjà comme une sorte de fanatique religieux soucieux d’éradiquer le pêché.

LES MAÎTRESSE DE DRACULA est donc une œuvre passionnante, à la fois traditionnelle et moderne, à redécouvrir et à réévaluer pour les fans, d’autant que la mise en scène de Fisher est somptueuse et utilise à bon escient les couleurs et les ombres.

En bonus, Bach Films nous offre un entretien d’une quinzaine de minutes avec le responsable de la cinémathèque française, lequel nous donne des précisions et avis pertinents sur le film.

La copie, elle, est fort belle et la bande son en version originale mono sous-titrée français tout à fait correct.

Bref, un rapport qualité prix impeccable pour un film indispensable à toute bonne DVDthèque qui se respecte.

Fred Pizzoferrato



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