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  Sommaire - Films -  A - F -  American vertigo
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"American vertigo " de Michko Netchak

 

Film documentaire de Michko Netchak, d’après le livre éponyme de Bernard-Henri Lévy, voix-off Jean-Pierre Kalfon, distributeur : Sophie Dulac Distribution, durée : 1h35 sortie nationale : 20 juin 2007.

Prisons. Armes. Gospels. Indiens. Voici quelques une des illustrations retenues pour décrire les Etats-Unis, et être le sujet de réflexions. Ce documentaire est difficile à résumer, car il apparaît comme un assemblage d’idées et d’images sur l’Amérique.
Ennuyeux.
Le spectateur se perd devant ce film qui suit de façon détaillée, l’itinéraire réalisé par Bernard-Henri Lévy. Basé sur le livre de ce dernier, il reprend l’idée des chapitres. On passe d’une ville à l’autre par l’image incrustée d’une carte où le trajet est restitué.
Notons qu’avant d’être un livre, puis un film. « American Vertigo » prenait place dans le cadre du projet éditorial d’un journal américain : « Atlantic Monthly ». Ce mensuel invite un philosophe à travers les Etats-Unis, puis retranscrit ses impressions. Leur choix s’est porté sur Bernard-Henri Lévy.
Les images sont accompagnées par la voix de Jean-Pierre Kalfon, il assure le rôle du narrateur qui guide le spectateur tout au long de son trajet. Mais ce pari est perdu, car loin de le guider il l’égare.
Déboussolé.
Le spectateur n’arrive pas à faire lien entre les différentes images et idées. Il ne retient que la beauté des images et de la voix-off. Dans le pire des cas, il baille ou s’endort.
La qualité esthétique de ce film est remarquable. Le réalisateur a su capter l’essence des paysages et des hommes. Ouvrant à chaque chapitre de ce journal intime un nouveau monde. Justement, ce film est peut-être trop intimiste, il perd rapidement l’attention du public. Le narrateur semble trop retranché sur lui-même pour que le spectateur puisse partager sa vision des choses, ou pour qu’il ait une idée claire du film.
Par instants, l’image qui semble peu rythmée est prise d’un élan et restitue le rythme crescendo de la musique. Mais cela ne dure qu’un moment et le spectateur est de nouveau bercé dans une douce torpeur qui s’interrompt à chaque passage de ce genre.
Des personnalités captivantes que l’on peut qualifier d’icônes américaines tentent de donner un second souffle à ce documentaire, mais n’y parviennent pas. A noter la participation de Jim Harrison l’auteur de « Légendes d’automne » paru en 1979 qui donna lieu à une adaptation en 1995, réalisée par Edward Zwick. James Ellroy auteur de « L.A. confidential » 1990, adapté en 1996 par Curtis Hanson. Par son talent narratif, James Ellroy rend vivant ses propos. Il établit clairement la limite entre littérature et cinéma. Frontière que ce film aurait dû respecter, car il n’arrive pas à passer le coche. Bien que ses livres aient été adaptés au cinéma, il se revendique avant tout comme auteur et ne supporte pas l’amalgame des deux.
Ce film qui, dans l’idée, devait être vu comme un hymne d’amour à l’Amérique avec une visée objective. Retranscrivant l’amour de Bernard-Henri Lévy pour ce pays, il réussit si bien à perturber le spectateur que ce dernier ne sait pas comment prendre ce documentaire. Le film fait contre-emploi, devant l’écran le spectateur peut croire qu’il s’agit d’une critique de l’Amérique. Alors que Bernard-Henri Lévy cherche ici à combattre l’antiaméricanisme.

Le vertige n’est pas celui qu’on croit, pris dans une spirale tourbillonnante le spectateur se noie.

Christelle Haider



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