Will est un adolescent surdoué qui s’apprête à rentrer à l’université. Il n’a jamais connu ses parents et vit avec son oncle et sa tante. Or, il est le résultat d’expériences biogénétiques secrètes. Un choc émotionnel réveille ses pouvoirs, mais donne l’alerte dans un centre militaire et à une mystérieuse équipe de tueurs. Commence pour lui une fuite en avant. Se découvrant des capacités surhumaines, il comprend que sa destiné est dans les étoiles.

Will, après avoir quitté la base du Grand Canyon à bord d’un vaisseau qui l’a adopté comme pilote, arrive sur Nova. Là, une vision le terrasse : des êtres l’appellent au secours et lui annoncent qu’ils ont toujours été ...en lui !
Bob, qui se révèle être un Pur, parti en mission depuis longtemps, ne comprend pas la situation. Will et son groupe sont dans une cité désertée, protégée d’un monde extérieur par un dôme d’énergie psy. Cependant, il comprend que s’il a pu franchir cette barrière en entrant avec le vaisseau, il doit posséder les moyens d’en sortir.
À l’extérieur, ils ne trouvent que ruines et désolation, comme les conséquences d’une guerre. Mais Bob affirme que ce concept même n’existe pas sur Nova, que les Purs ont toujours veillé à l’éviter. Soudain, un groupe armé les entoure...

Pierre Boisserie n’en n’est pas à son coup d’essai dans la manipulation de la réalité, que ce soit avec les personnages de « La Croix de Cazenac » ou la petite héroïne du « Chant des Malpas ». Avec « Nova Genesis », il abonde ce thème, avec une quête d’identité. Ce type de recherche, par un personnage qui ignore tout de son passé ou qui, sans le savoir détient un secret primordial pour le reste du monde où il vit, est un sujet abordé fréquemment par les scénaristes. Mais, souvent, la conclusion s’avère décevante, car trop banale. Mais attendons ! Pierre Boisserie, en dévoilant rapidement la véritable nature du héros, ne fait pas de la protection systématique d’informations. Il privilégie l’action, le mouvement, les péripéties musclées et donne à sa série un rythme de cinéma à grand spectacle.
En abordant, pour la première fois de sa jeune carrière, la saga fantastique, l’auteur s’affranchit de nombre de règles du genre, laissant libre cours à son imagination. Cela donne une histoire passionnante, parfois déroutante, où la logique est laissée « au placard ».

Le dessin d’Éric Chabbert, dont on connaît déjà le graphisme énergique et le découpage efficace à travers la série du « Docteur Monge » (Glénat), signe une superbe mise en scène avec des pages « pyrotechniques ».
« Orion », qui clôt un premier cycle, apporte son lot de révélations mais ouvre, pour Will, de nouvelles projections que l’on attend avec intérêt.

Serge Perraud

Nova genesis : T.4 - Orion, scénario de Pierre Boisserie, dessins d’Éric Chabbert, couleurs de Bruno Pradelle, Glénat coll. Grafica, janvier 2007, 48 pages, 12,50 €