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  Sommaire - Films -  S - Z -  Wilderness
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"Wilderness" de Michael Bassett

 

Avec : Sean Pertwee, Brian Bache, Lenora Crichlow, Toby Kebell.
Distribué par La Fabrique de Films.
93 mn.
Sortie le 14 Mars 2007.

Note : 5/10.

Et voici notre petit film d’horreur britannique de l’année. Ca commence à devenir une habitude depuis quelques années, au point qu’on parle de renaissance du genre outre-Manche chez de jeunes cinéastes plus que doués parfois. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder moins de cinq ans en arrière : « Creep » de Christopher Smith qui réitéra l’exploit en faisant encore mieux avec son second, « Severance » ; le pas bon (mais qui fut un énorme succès dans son pays) « Dog soldiers » de Neil Marshall ne laissait pas présager que par la suite, Marshall signerait un must du genre avec le traumatisant « The descent » ; Grand Prix du Festival de Dinard il y a trois ans, « Dead man shoes » de Shane Meadows fut réalisé pour une bouchée de pain, pour un résultat bluffant, comédie noire combinée au fantastique pour un petit film assez génial qui devrait enfin sortir chez nous sous peu ; avec « Shaun of the dead », Simon Pegg (acteur & scénariste) signa un bijou mondialement célébré ; et dernièrement, on pourrait aussi ajouter « Middletown », chronique violente flirtant avec le Fantastique signée Brian Kirk d’un village irlandais au début des années 70 avec le génial Matthew Mc Fadyen en prêtre fanatique transformant sa ville en pandémonium. Bref, voici qu’aujourd’hui nous arrive « Wilderness » de Michael J. Bassett, qu’on avait découvert il y a cinq ans avec son film d’horreur de guerre, « La tranchée », ratée à cause des coupes de ses producteurs, mais ô combien impressionnant dans ses scènes horrifiques. « Wilderness » est d’un autre genre, un survival plein de bonnes idées, très gore, mais aux allures de série Z parfois qui nuisent quand même pas mal à la réussite de ce qui semblait prometteur sur le papier, et d’après quelques premières photos.
Menés par leur sergent, un groupe de jeunes délinquants quitte leur maison de correction pour un stage de quelques jours sur une île paumée au cœur de la mer du Nord. Quelques heures plus tard, ils se font massacrer impitoyablement un par un et de manière la plus sauvage possible par un mystérieux agresseur qu’ils n’arrivent jamais à voir. Lequel est accompagné en plus d’une meute de chiens qu’il n’hésite pas à lancer à la gorge de ses proies. Pour les adolescents, la situation va les obliger à s’entre-aider, du moins dans l’idée : dans le concret, c’est chacun pour sa peau.
Le postulat de base est intéressant, un mixe entre « Sa majesté des mouches » (des jeunes qui se retrouvent coincés sur une île, et qui peu à peu régressent vers la vie sauvage), « Dix petits nègres » et le plus basique des slashers en milieu naturel, un survival donc style « Survivance » par exemple. Tout cela semble alléchant, sauf que Michael J. Bassett filme le tout avec des moufles, que les acteurs manquent d’expérience, que bien des moments frisent de par ses excès la série Z la plus grossière. Pourtant, rien que l’idée de départ est bonne (ce ne sont pas d’innocents teen-agers mais de véritables petits tueurs à venir, des petites frappes bien tarées pour certains), que l’identité du tueur tient la route, que l’idée de la meute de chiens est excellente, que la violence des actes est bien dérangeante parfois, etc... Mais manque de bol, tout cela n’est absolument pas cimenté pour en faire une nouvelle réussite « made in Great-Britain » comme celles citées au début. Au final, « Wilderness » échoue dans son image de réactualisation du survival britannique, malgré certaines idées qui sauvent tout de même le film de l’échec total. Avec juste un peu plus de maitrise, de talent, « Wilderness » aurait pu y arriver. C’est ça le pire, c’est que ça se sent qu’on était proche d’un sacré bon film bien sauvage et dérangeant.

St. THIELLEMENT



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