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Sommaire - BD -  Rosangella


"Rosangella " de Corbeyran et Berlion


Éric Corbeyran compte déjà plus de cent trente titres à son actif. Avec Olivier Berlion, il signe deux séries (Le cadet des Soupetard - Dargaud - et Sales mioches - Casterman -), ainsi qu’un one shot remarquable : Lie-de-vin (Dargaud). C’est parce que Olivier Berlion avait envie de faire le portrait d’une femme, sans faire une suite de Lie-de-vin, qu’ Éric Corbeyran lui a proposé, quelques années de maturation plus tard, l’idée du présent album, qu’ils ont construit ensemble.
Le prologue place tout de suite le sujet : une femme en butte à la violence d’un homme, aux coups, une chute à travers un vitrage, puis une mare de sang...
Quinze ans plus tard, une femme attend la sortie de son fils qui vient de passer six mois en prison. Les retrouvailles se passent mal car il y a tant de ressentiments et ...d’amour ! Puis c’est la présentation des principaux acteurs de l’histoire. D’abord Max, un homme méticuleux, qui dit « tomber à pic ». Ensuite Jo, un vigile du supermarché sur le parking duquel Rosangella a installé son manège pour enfants. Celui-ci lui demande de bien vouloir régler à la caisse les deux articles qu’elle a « oubliés » dans ses affaires. Ils se retrouvent à la Cafétéria et Rosangella parle, parle...
Et le passé resurgit, le passé douloureux vécu par cette femme avec Max. Ce dernier est déjà responsable du séjour en prison de son fils. Il revient surtout pour recréer, avec sa fille, la même démarche qu’avec Rosangella : la transformer en une chose vendue. Pour elle, ce n’est pas acceptable, alors...

Après Lie-de-vin, qui met en scène un adolescent né sous X, en quête d’identité et de vérités, les deux auteurs signent le portait d’une femme essayant de survivre, de se reconstruire.
Les personnages féminins de Corbeyran ont, en commun, une force de caractère sous une apparente fragilité, une lucidité et une grande quête de tendresse.

Olivier Berlion réalise un album en couleurs directes où les teintes font partie intégrante du dessin. Elles renforcent l’ambiance et apportent la poésie qui se dégage du récit malgré le côté très sombre de cette histoire. Pour lui, la couleur est d’une importance primordiale, mais il a dû lutter pour imposer son savoir-faire. Un savoir-faire qu’il maîtrise car il reconnaît mettre deux fois moins de temps au pinceau qu’avec un ordinateur.
Il ressort de cette collaboration, de la rencontre de deux sensibilités, un album magnifique au scénario rigoureux, allant du noir, du très noir à l’espoir.

Serge Perraud

Rosangella, scénario d’Éric Corbeyran, dessins et couleurs d’olivier Berlion, Dargaud, coll. Long Courrier, janvier 2007, 84 pages, 15 €




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