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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Les Proies du vampire
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"Les Proies du vampire" de Fernando Mendez


Titre : The Vampire / El Vampiro
Réal : Fernando Mendez
Avec : German Robles
Abel Salazar
Adriana Welter
Alicia Montoya
Mercedes Soler
Carmen Montego

Durée : 84 minutes
Origine : Mexique
Année : 1957
Genre : Vampires

VERDICT : 5 / 6

Résumé :

La belle Marta revient dans l’hacienda familiale de la Sierra Negra après des années d’absence afin de retrouver sa tante adorée. Hélas, celle-ci est morte, victime d’un mal étrange alors qu’elle se croyait persécutée par un vampire. La jeune femme, accompagnée par le docteur Enrique, finit par comprendre qu’elle est la prochaine proie du Comte Duval...lequel n’est autre que le dernier descendant de Lavud, un sinistre vampire assassiné un siècle plus tôt.

Critique :

Produit un an avant la version Hammer qui remit le mythe vampirique au goût du jour via LE CAUCHEMAR DE DRACULA, cette excellente variation mexicaine sur les thèmes de DRACULA et NOSFERATU rend un brillant hommage à l’œuvre de Bram Stocker et, plus encore, à la version Universal espagnole de 1931. Majoritairement située en intérieur, l’intrigue utilise à bon escient les restrictions budgétaires pour bâtir une atmosphère de confinement oppressant, favorisée par les ombres, le brouillard, la forêt mystérieuse et les détails macabres.

La photographie en noir et blanc est très réussie, elle aussi, et retrouve le charme des productions Universal tandis que les nombreux « t wists » du scénario évitent le côté linéaire de bien des productions consacrées aux vampires. En dépit d’un budget restreint, Fernando Mendez délivre un travail cinématographique de bon niveau et utilise à bon escient le brouillard et les ténèbres pour créer une atmosphère prenante. Si les effets spéciaux impliquant les chauves-souris sont juste passables (animaux de plastiques et fils bien visibles), ceux utilisant la non réflexion des vampires dans les miroirs sont convaincants et rappellent les meilleures scènes de L’HOMME INVISIBLE avec ces objets flottant dans les airs manipulés par des créatures de la nuit invisibles. Quoique dépassés aujourd’hui, les nombreux effets spéciaux gardent un certain pouvoir de fascination et paraissent relativement convaincants, le métrage utilisant à bon escient les nombreux pouvoirs des créatures de la nuit, contrairement à la plupart des métrages consacrés à ce mythe. Les canines proéminentes font également leur apparition, apparemment pour la première fois de l’histoire, même si beaucoup ont longtemps prétendu que Jimmy Sangster et Terence Fisher avait créés ce signe aujourd’hui incontournable pour LE CAUCHEMAR DE DRACULA !

La distribution s’avère, pour sa part, excellente, avec une mention spéciale pour German Robles qui se montre particulièrement convaincant dans le rôle de Karol de Lavud : aristocrate distingué et séduisant, il anticipe la manière dont Christopher Lee allait redéfinir le vampire cinématographique dès l’année suivante. German Robles s’inspire manifestement de l’interprétation donnée par Bela Lugosi un quart de siècle auparavant et joue avec conviction et distinction, rendant à la fois le côté fascinant du vampire et l’aspect menaçant.

Le producteur Abel Salazar, quant à lui, incarne le héros (un certain Dr Enrique évidemment inspiré par Van Helsing) avec prestance, énergie et humour.

LES PROIES DU VAMPIRE possède aussi une intrigue prenante qui parvient à compenser son aspect classique par une série de petites touches et de retournements de situations bien amenés. Quelques emprunts à Poe (comme "l’enterrement prématuré") annoncent également les œuvres de Roger Corman et confèrent un certain cachet funèbre à une œuvre ayant étonnamment bien traversé un demi-siècle. Si le rythme est assez lent, les scènes s’enchaînent pourtant sans temps mort et, pour peu que le spectateur fasse l’effort d’entrer dans le film, le résultat s’avère probant et jamais ennuyeux.

LES PROIES DU VAMPIRE constitue donc une excellente production, encore trop méconnue, dont la découverte s’impose pour les amateurs de fantastique à l’ancienne.
Cette intéressante curiosité est présentée par Bach Films dans une copie acceptable (mais loin d’être parfaite, ce qui n’est pas si grave, finalement) avec une piste espagnole indispensable et deux versions françaises, l’une d’époque et l’autre réactualisée.

Comme le digipack est un des plus réussis de la collection "mexicaine", tous les fans de cinéma d’épouvante et autres collectionneurs n’ont aucune excuse de ne pas intégrer cette vénérable production à leur DVDthèque.

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  Le Cauchemar de Dracula (1957)
  Dracula, The Spanish Version (1931)

Pizzoferrato Fred (2006)

En vente chez Bach Films



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