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Sommaire - BD -  Top Ten


"Top Ten" de Alan Moore


Si l’une des particularités de la série « The League of the Extraordinary Gentlemen » est de distiller ça et là d’in-nombrables lettres d’amour à la littérature policière et fantastique - objets, inscriptions, noms, faisant référence aux emblèmes des œuvres classiques que les fans se sont fait un plaisir de chasser au gré des pages -, cette originalité naît véritablement dans la série « Top Ten ». Cette dernière voit le jour chez DC Comics, dans la ligne ABC (American Best Comics, excusez du peu), véritable aile du grand concurrent de Marvel Comics offerte aux idées de génie de ce curieux oiseau qu’est Alan Moore. En froid avec l’éditeur depuis le cas « Miracle Man », l’un des plus grands scénaristes du monde comics revient chez DC et ouvre son univers à la fin de l’année 2000. « Tom Strong », « Promethea », « Tomorrow Stories » et bien entendu « Top Ten » prennent leur envol et attei-gnent très rapidement la France, et plus précisément les Semic Books (et Pavillon Rouge pour ce qui est de « Tomorrow Stories »).


« Top Ten » prend comme paradigme de base que le monde entier est peuplé de super héros. De ce fait, mon-sieur tout le monde est doté de pouvoirs et revêtu d’un costume de carnaval, et trouve cela des plus normal. Alan Moore s’attache ainsi à ce qui a rendu les récits super héroïques si passionnants : l’être humain sous le masque. Pour ce faire, il prend comme terrain d’expérimentation un commissariat de police. L’aventure débute lors de l’arrivée d’une nouvelle recrue, Toy Box, une jeune femme dont le pouvoir est de donner des ordres au contenu d’un coffre à jouets qu’elle porte en permanence sur elle. Ce ne sont ainsi plus les pouvoirs qui retiennent l’atten-tion mais les personnalités cosmopolites que l’on va rencontrer tout au long de cette aventure décomposée comme une suite de saisons comparables à celles d’une série télévisée. Alan Moore s’attache ainsi à développer le relationnel entre les protagonistes, et il n’y a pas à proprement parler de héros dans cette maxi série. Juste des collègues qui ont un rôle important à un moment donné du récit, dont les qualités passent en retrait ou au contraire sont mises en avant selon les besoins de l’enquête ou d’un conflit plus personnel au sein du commissa-riat.


Si l’originalité de cet univers suffisait déjà à rendre « Top Ten » diablement attirant, des clins d’œils aux récits fantastiques et aux comics fourmillent en arrière-plan. Au détour d’une case, on rencontre la « JLA », les « Xmen » ou encore les filles de « Gen13 » en train de faire le trottoir. Une seule lecture ne permet en aucune façon de remarquer ce que Gene Ha, le dessinateur, a implanté dans le paysage. C’est donc avec d’autant plus de plaisir que l’on replonge corps et âme dans ces aventures extraordinaires de super héros vivant dans un monde dans lequel ils sont des plus ordinaires.


C’est de ce fait tout naturellement que « Top Ten » fait partie du top 10 des œuvres incontournables de cet au-teur, avec les « Watchmen », « Swamp Thing », « From Hell » ou encore « V pour Vendetta ».


Par Grégory Covin




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