SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Sfmag No122
118

11
F
é
v
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...
  Sommaire - DVD -  S à Z -  The Quiet - Editon zone 2
"The Quiet - Editon zone 2"
de Jamie Babbit
 

Avec Elisha Cuthbert, Camilla Belle, Martin Donovan.
Gaumont Columbia TriStar Home Vidéo

Une révélation, un film magnifique, un inédit qui aurait largement mérité une chance sur grand écran. Mais bon, ce n’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier donc on ne va pas relancer un vieux débat, on va simplement parler de ce film pour donner envie de le voir.
Dot (Camilla Belle, découverte dans un drame très chiant avec Daniel Day Lewis, « La ballade de Jack & Rose » où elle jouait sa fille, et prochainement dans le prochain Roland Emmerich, un remake de « Un million d’années avant JC », hé oui, c’est vrai de vrai ! La nouvelle Raquel Welch ? Non, au niveau des formes, pour le reste, on verra...) Dot donc, vient de perdre son père. Orpheline, elle est recueillie par la famille Deer composée de Olivia (la mère), Paul (le père) et Nina (la fille). Cette dernière exprime clairement à Dot son mécontentement à l’idée d’avoir une demi-sœur, qui plus est, est sourde. Mais Dot va découvrir le plus horrible des secrets, liant Nina à son père, en même temps qu’elle va révéler le sien. Et de haine, le lien qui l’unit dorénavant à Nina va se transformer en un amour fraternel qui les aidera à ne pas sombrer définitivement dans la folie ou la mort.
Un tout petit film, au budget incroyable de moins d’un million de dollars mais qui semble pourtant en avoir coûté bien plus. Une histoire sombre, faite de secrets révélés et enfouis, exprimés à haute voix à quelqu’un qui n’entend pas, une communication étrange qui aide à se libérer d’un carcan de silence dû à la honte, à la peur, à la colère que peut inspirer tout ce qui se passe autour de chaque protagoniste. Voir Olivia Deer complètement névrosée et à priori superficielle car ne pensant qu’à son intérieur et déprimant chaque jour au point de s’avaler cachet sur cachet, mais découvrir ultérieurement qu’elle savait depuis le début mais qu’elle ne faisait rien. Observer le jeu de pétasse de Nina (Elisha Cuthbert, la fille de Kiefer Sutherland dans « 24 », personnage le plus horripilant de la série, mais dévoilant au cinéma des aptitudes d’actrice surprenantes, voir carrément impressionnantes ici !) qui camoufle en fait une blessure abominable perpétrée par celui qu’elle ne peut complètement haïr, qu’elle voudrait tuer en même temps que son amour paternel demeure présent, et enfin, celui-là même qui avoue à Dot l’avoir adoptée pour l’aider à le soigner. De cette tragédie flirtant avec une folie si proche, avec l’omniprésence d’un drame mortel qui ne saurait être que l’ultime libération d’un tel cauchemar, il en découle « The Quiet », un scénario bien plus noir et glaçant que « American beauty » auquel on songe par ces révélations d’une « american way of life » se reposant sur des apparences saines et pourtant si trompeuses. Et un film techniquement stupéfiant quand on apprend qu’il a été tourné en HD alors que cela ne se ressent absolument pas. Et autrement bien plus abouti par une mise en scène étourdissante de virtuosité : tout est savamment dosé avant d’être montré, le jeu des acteurs est un régal (encore une fois, Elisha Cuthbert est la révélation du moment, elle qui peu à peu s’ouvre de façon si crue à Dot de son calvaire, la faisant passer de blonde crétine incendiaire à enfant victime d’un malade), et le tout est en parfaite osmose entre images, musiques et narration. Que demander de plus ? C’est simple : le film fini, on va voir les bonus, certes courts mais instructifs. Même si ils sont « commerciaux », pour une fois, ils captivent. On aurait aimé un peu plus de propos de Elisha Cuthbert qui s’est vraiment impliquée dans ce projet, c’est là le plus gros regret qu’on puisse avoir. Autrement, ce film signé d’une femme, écrit par deux hommes, est un drame noir saisissant, qui laisse son empreinte bien après sa vision. Un évident gage de qualité, pour une œuvre à découvrir et à ne surtout pas rater.

Note film : 9/10 (copie magnifique, format d’origine 1.85, image 16/9ème compatible 4/3)
Bonus DVD : 6/10 : interviews de la réalisatrice, des acteurs, des scénaristes et des producteurs à propos de la scène de la dissection - le tournage - le casting - l’écriture.

St. THIELLEMENT



Retour au sommaire