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  Sommaire - Films -  G - L -  Jeepers Creepers 2
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"Jeepers Creepers 2" de Victor Salva

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Jeepers Creepers 2 le chant du diable
Sortie le 4 février 2004
Réalisateur : Victor Salva
Avec :
Ray Wise, Jonathan Breck, Lena Cardwell

(Voir l’interview du réalisateur Victor Salva dans la rubrique "Interviews")
Il y a maintenant 2 ans, le scénariste-réalisateur Victor Salva retrouvait le goût disparu de la série B fantastique dans toute sa splendeur comme il en fleurissait beaucoup au début des années 80 (et qui constitua la base de la culture du genre pour une énorme partie de scribouillards actuels...) avec des titres comme Halloween, Hurlements, Phantasm, House, Link, Long week-end, Réincarnations, L’enfer des zombies, Suspiria, Messe noire, Effroi, la liste est très longue pour être énumérée ici. En tout cas, la décennie 1975-1985 fut une des plus prolifiques pour le genre, qui s’éteignit aussi progressivement à la suite de navets consternants qui firent le bonheur des vidéo-clubs avec des jaquettes de toute beauté parfois pour un film quasiment nul.
Bien sûr, de temps en temps, on a une excellente surprise, comme ce fut donc e cas avec Jeepers creepers. Un vrai film de monstre, complètement fantastique, surprenant, bref le bonheur quoi ! Comme tout succès qui se respecte, une suite fut amorcée, et on pouvait légitimement craindre le pire, celles et ceux qui ont vu Scream 2 en savent quelque chose puisque on y parle de la qualité relative des séquelles à part quelques exceptions comme Le parrain 2, auquel on rajoutera Aliens, Predator 2 (avis personnel pour ce dernier). Et maintenant, on pourra aussi citer Jeepers creepers 2.
Dans la campagne du vieux Sud profond, un enfant est kidnappé par une créature démoniaque sous les yeux de son frère et de son père. Ce dernier se connecte sur la radio de la police et apprend ainsi que plusieurs agressions bizarres similaires se sont produites à quelques kilomètres. En s’y rendant, il découvre un bus d’étudiants sportifs arrêté en plein milieu de la route. A l’intérieur, les jeunes athlètes sont terrorisés : un monstre d’un autre temps a déjà tué leur accompagnateur et il semble en avoir après certains d’entre eux. Le " creeper " est de retour, et il lui faut une bonne réserve de chair fraîche pour tenir pendant 23 ans. Mais peut-on réellement le détruire ?
La réussite de ce second opus tient au fait que Salva bouscule pas mal de codes du genre, et ne refait absolument pas un remake. On ne voyait pas beaucoup le monstre, ici on ne voit que lui, on en apprend encore plus, on découvre sa quasi-invulnérabilité, sa régénérescence systématique à chaque partie de son corps détruite. Le " creeper " est une créature venue d’un âge préhistorique, un véritable démon qui vit caché pendant 23 ans et chasse après pendant 23 jours. Une légende urbaine qui prend vie, qui existe. Partant de ce postulat, Victor Salva fait un nouveau film avec son monstre, le dévoilant bien plus qu’avant. Ce qui lui permet de jouer avec de nouvelles séquences gothico-fantastique du plus bel effet, dont un prologue étourdissant et une fin cauchemardesque, les deux étant superbes.
Si à l’époque de sa sortie, cet animé a littéralement dynamité les codes de l’animation japonaise, en osant sortir du cadre restrictif du film pour enfant, sur le plan strictement technique, il faut reconnaître que jeepus Prince du Soleil, avec ses évidents manques de moyens (la production a été interrompue à plusieurs reprises) a quand même pris un sacré coup de vieux. Il n’en reste pas moins une œuvre culte, véritable pierre angulaire de la japanimation moderne, à découvrir à titre de témoignage historique avant la sortie de " La Petite Sorcière " (Miyazaki, 1989) le 31 mars prochain
Au milieu, la lutte en temps quasi-réel entre le monstre et ses proies relie ces deux morceaux de choix. Maintenant, on sait que le premier film permettait à Victor Salva de traiter certaines de ses obsessions et goûts sexuels, pour un résultat parfois assez malsain. Ici, il ne s’en cache plus, c’est moins glauque, mais plus ouvertement montré. Ceci est la seule (légère) fausse note du film car elle est trop soulignée ; autrement, Victor Salva confirme ses qualités de mise en scène qui associées à un scénario aussi surprenant et original, font de ce Jeepers creepers 2 une excellente réussite, différente de son prédécesseur mais ô combien complémentaire.
Autre compliment qu’on puisse lui faire, c’est d’avoir su trouver une fin aussi réussie, ce qui en général constitue plutôt la faiblesse dans le genre. Et si il n’y avait pas ces effets appuyés sur les métaphores et autres sous-entendus homosexuels (plus quelques autres...) de leur auteur, si il n’y avait pas cette scène où une partie des jeunes part dans la campagne sans jamais qu’on y revienne ultérieurement, bref deux, trois petites choses en l’occurrence, nul doute qu’on pourrait saluer Jeepers creepers 2 comme une des meilleures séquelles jamais conçues, voir un petit bijou de B-movie fantastique vu depuis... Jeepers creepers, premier du nom.

Stéphane Thiellement

Note : 8/10



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