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  Sommaire - DVD -  S à Z -  Silent Hill - Edition Collector Zone 2
"Silent Hill - Edition Collector Zone 2 "
de Christophe Gans
 

Avec Radha Mitchell, Sean Bean, Laurie Holden, Deborah Kara Unger, Kim Coates.
Metropolitan Vidéo

Le nouveau film de l’ancien fondateur de Starfix, ancien journaliste donc ayant commencé dans le fanzinat, avant de passer à « L’écran Fantastique » (la grande époque, hein, c’était quelque chose alors...). Celui qui avait commencé en bossant ensuite un peu dans l’édition vidéo avec Scherzo Vidéo (on leur devait des titres comme « Pyromaniac », psycho-killer très mauvais à part une séquence de crémation d’une nana, « Psychose & fantasmes sexuels de Miss Aggie », etc... Tout un pan d’une grande époque, la nostalgie m’étreint...) avant de franchir le pas et de passer derrière la caméra d’abord avec un court-métrage en hommage à Mario Bava et Dario Argento, « Silver slime », puis au long avec un sketch de l’excellent « Necronomicon », puis le grand saut avec « Crying Freeman » (bon, premier film, très beau sur le moment, mais trop beau aujourd’hui, trop... léché quoi !), et le méga-succès que fut « Le pacte des loups », œuvre hybride passionnante (si, si !) au monstre fascinant (si, si bis !). A l’époque de « Crying Freeman », Gans me déclarait dans un entretien (pour un fanzine) qu’un de ses souhaits était de faire un vrai film d’épouvante. Ensuite, on a su qu’il adorait le jeu vidéo « Silent Hill », réputé comme étant un vrai grand moment de trouille totale. L’addition étant simple, le voir faire l’adaptation ne surprit guère, en même temps qu’on piaffait d’impatience. Mmouais, bon, ben, même après cette nouvelle vision, on reste sur le même constat : c’est beau, vraiment bien fait, son meilleur film quant à certaines qualités de mise en scène mais... « Silent Hill » ne fait pas vraiment peur, et ça, on ne sait pas comment l’expliquer.

Parce qu’elle ne fait que des cauchemars en criant ce nom de Silent Hill, Rose après avoir mené des recherches sur Internet découvre que sa fille Sharon parle d’une ville abandonnée suite à un gigantesque incendie. Mais à peine arrivée, Sharon disparait. Rose se lance alors à la recherche de son enfant, a juste le temps d’avertir son mari avant que les mystères, les terreurs et autres horreurs de Silent Hill ne s’abattent sur elle jusqu’à lui faire perdre la raison.

OK d’accord, l’histoire, le lieu, les visions cauchemardesques peuplant Silent Hill ont tout pour créer une ambiance des plus flippantes, à vous faire dresser les cheveux sur la tête. Il n’en est rien le plus souvent du temps : on suit Rose (Radha Mitchell, excellente actrice vue dans « Pitch black » et en mère désespérée dans le chef-d’œuvre de Tony Scott, « Man on fire ») qui court dans ces rues désertes et fantomatiques, rencontrant des monstres et autres spectres qui ne cessent de vouloir la tuer, mais on n’a pas peur. Bon. C’est comme ça, hein. Ne connaissant pas du tout le jeu, je ne peux rien dire de comparatif. A côté de ça, on ne peut que reconnaitre les talents de metteur en scène de Gans : il s’améliore réellement de film en film, et celui-ci demeure sans doute celui où on lui trouvera le moins de défauts très « gimmicks » comme en recélait ses précédents. Comme d’habitude chez lui et son producteur-distributeur-éditeur (Samuel Hadida, big boss de Metropolitan Filmexport qui a fait du chemin depuis les petites séries B des années 80 et les premiers succès de Van Damme et les sorties évènements de petits chefs-d’œuvre tels que « Prince des Ténèbres », « Réservoir dogs », « Le sang du châtiment », quand vous voulez en DVD celui-là !, etc...) avant l’explosion « Seven », et lié en vidéo d’abord à Delta Vidéo et son catalogue de petits trésors oubliés qu’on attend de voir ressurgir en DVD, style « Waxwork », « Freeway » de Francis Delia, « Sundown », etc... Puis aujourd’hui lié à Seven Sept, éditeur logiquement attitré des films Metropolitan, dont on attend aussi pas mal de ressorties DVD dont une qui arrive enfin en Janvier, celle de « L’antre de la folie » de Carpenter), cette édition DVD se révèle très riche niveau bonus avec en plat principal la genèse du projet, toujours très documenté et intéressant. A ce morceau de choix se rattache un petit making-of très promotionnel où sont louées les qualités de Gans dans son job. Tout cela est très bien, et en même temps, relance donc la grande question du film : avec toutes ses qualités belles et bien confirmées, pourquoi n’arrive t’on jamais à crever de trouille à « Silent Hill » ?

Note film : 6/10 (copie excellente, format d’origine 2.35, image 16/9ème compatible 4/3)
Bonus DVD : 8/10 : la conception de « Silent Hill » (1 heure) - sur le tournage (15 mn) - master-class Fnac avec C. Gans & Akira Yamaoka - bande-annonce du film et de « Necronomicon » & « Crying Freeman » - galerie photos.
Livret de douze pages.

St. THIELLEMENT

L’avis contraire d’Alain Pelosato

Voici ce que j’en ai écrit dans mon futur livre : "le cinéma fantastique et de SF en 2006" :

Un mauvais rêve, un labyrinthe avec des monstres à chaque coin, des monstres étonnants. Parfois une sirène incendie hurle et le noir total règne : c’est le temps des ténèbres et des monstres qui s’en échappent. Cette sirène est située sur le clocher d’une église perchée sur son glacis. Il y a aussi une chambre cachée.
Je ne connais pas le jeu vidéo, mais le film est angoissant. C’est un film d’épouvante plus qu’un film d’horreur.
Ce que vit l’héroïne c’est comme une dépression : on se perd, on est envahi par l’obscurité, on croit s’en sortir et on plonge encore mieux l’instant d’après. On recherche une issue en évitant la folie, mais c’est dur !
D’autant plus que constamment l’enfer rougeoie sous nos pas, là-bas, tout au fond.
Un petit chef-d’œuvre de fantastique comme on n’en a pas vu depuis très longtemps !
J’attendais Christophe Gans depuis longtemps et je ne suis pas déçu. Bravo !
Les effets spéciaux ont été réalisés par notre ami Tatopoulos qui nous a fait l’honneur de nous accorder deux interviews dans Sfmag. Un petit génie créatif : ses monstres sont de véritables œuvres d’art.
Les actrices sont sublimes particulièrement la deuxième petite fille...
Les femmes sont encore au centre de toute cette histoire, et elles jouent le rôle principal à cinq, les hommes ne sont que des figurants.
J’adore !
Je rappelle que Christophe Gans est un admirateur de John Carpenter, dont il connaît l’œuvre par cœur et qu’il sait analyser en grand cinéphile. Christophe Gans se fait trop rare au cinéma.

Alain Pelosato



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