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  Sommaire - Films -  S - Z -  The Devil’s Rejects
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"The Devil’s Rejects" de Rob Zombie

 

Réal. & scénariste : Rob Zombie
Avec : William Forsythe, Ed O’Neill, Sheri Moon Zombie.
Distribué par Metropolitan Filmexport.
110 mn.
Sortie le 19 Juillet 2006.
Note : 9/10.

En ce moment sort en DVD l’inédit « La maison des 1000 morts » : sous traitement grand-guignolesque, on y découvre une famille de tarés profonds qui adorait trucider, torturer, violer, peu importe l’ordre, toute innocente victime qui s’égare par chez eux. Hommage sincère au cinéma d’horreur des années 70/80, très appuyé vers « Massacre à la tronçonneuse », le film se révèle sympathique, plus réussi dans sa dernière partie que la précédente, il est vrai gangrenée par une surenchère dans l’horreur qui flirtait du coup avec un humour qui avait du mal à tenir la distance sur une aussi longue durée(1). Qu’importe, le succès est au rendez-vous et on commande à son auteur, Rob Zombie, une suite. Et là, le résultat est bluffant, impressionnant tant les codes du genre sont conjugués avec ceux d’autres pour aboutir à une œuvre bien plus riche qu’il n’y paraît à première vue.
Le shériff Wydell et ses hommes encerclent la maison de la famille Firefly. L’assaut est donné. Seul Otis et sa sœur Baby arrivent à s’échapper. Ils arrivent à joindre leur père, le capitaine Spaulding, et se donnent rendez-vous chez un vieil ami de la famille pour échapper à la loi. Mais Wydell veut venger la mort de son frère alors peu importe le prix et la manière, mais il éliminera de la façon la plus violente chaque membre de cette famille psychopathes baptisée par la presse les « Rebuts du Diable ». La chasse à l’homme commence, et les pires monstres peuvent trouver encore pire qu’eux dans un tel Pandemonium en plein Ouest sauvage.
La force du film, c’est de ne pas dévier de son concept, celui de présenter le portrait d’une famille complètement dégénérée dans notre société. Mais en même temps, malgré leurs actes abominables, chacun se respecte envers l’autre, et c’est là que « The devil’s rejects » surprend. Loin du comique horrifique du premier film, celui-ci joue la carte du sérieux, du cauchemar éveillé où la victime est vouée inéluctablement à une fin horrible. Tout le passage du massacre de la famille d’itinérants rencontrée dans un motel témoigne du choix radical de faire de l’horreur pure et dure avec un humour qui ne fait que sourire ou Otis ou Baby (Sheri Moon, toujours aussi craquante, et devenue depuis Mme Zombie à la ville). Lesquels sont ensuite rejoints par leur père et on observe alors leurs « vie intime » donnant ainsi un sentiment étrange, celui de commencer à mieux les considérer de par leur respect mutuel, leurs connivences, leur complicité qu’ils se témoignent les uns envers les autres. Et de voir débouler alors d’autres monstres, menés par un shérif dont la soif de vengeance n’a de pire que sa soif de tuer (et William Forsythe de donner certainement la plus belle performance de toute sa carrière !). Aidé par des tueurs d’une trempe encore pire, c’est lui qui transforme le film en un final apocalyptique fait de sang, de hurlements, et de souffrance. Laquelle s’applique à la famille Firefly dont on devine peu à peu que leur fin se rapproche à grands pas. Du sacrifice d’un membre oublié à leur échappée fatale, aux relents de final de « La horde sauvage » (la résignation de mourir mais ensemble, pas de dialogues, juste de la souffrance sur des visages, de la fatigue, et le plus de la musique en fond sonore), Rob Zombie donne à son film une dimension inédite à ce « portrait craché d’une famille modèle de tueurs fous », au point de nous émouvoir là où on pensait ne jamais l’être. Chapeau bas, Rob, ton film te fait entrer dans la cour des Grands. Et quand on sait qu’il est aux commandes de « Halloween IX », avec carte blanche pour le scénario, inutile de dire qu’on attend avec impatience le résultat.

St. THIELLEMENT

(1) Voir la critique d’Alain Pelosato :

La Maison aux mille morts



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