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  Sommaire - DVD -  M - R -  Phantom of the Paradise
"Phantom of the Paradise "
de Brian de Palma

Plus de trente ans après sa sortie en salle, en 1974, « Phantom of the Paradise » sort en dvd. Ce qui ne nous rajeunit pas, surtout moi qui n’était alors même pas né...

Résumé :

Winslow Leach, jeune compositeur inconnu, tente désespérément de faire connaître l’opéra qu’il a composé. Swan, producteur et parton du label Death Records, est à la recherche de jeunes talents pour l’inauguration du Paradise, le palais du Rock qu’il veut lancer. Il vole la partition de Leach, et le fait enfermer pour trafic de drogues. Brisé, défiguré, ayant perdu sa voix, le malheureux compositeur parvient à s’évader. Il revient hanter le Paradise...

Critique :

Le film en lui-même a été érigé depuis un certain nombre d’années comme étant culte. Au-delà de ce jugement assez vain digne d’un fan, il faut y voir la combinaison de trois éléments fondamentaux : le scénario, qui reprend et mêle audacieusement trois mythes contemporains (Faust de Goethe, Le fantôme de l’opéra de Gaston Leroux et Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde), la réalisation parsemée de trouvailles et de références (notamment deux scènes, inspirées d’Hitchcock - Psychose - et d’Orson Welles - La soif du mal), et la musique incroyable de Paul Williams.

Plus qu’une simple histoire, le film propose aussi un voyage à travers l’histoire du rock, des gomineux façon Grease au Glam Rock en passant par la vague surf des Beach Boys. Les musiques et les scènes sont donc très variées, ainsi que les costumes. Les nombreuses séquences de concert ou de répétitions permettent de subtiles mises en abîme, dans lesquelles Brian de Palma excelle grâce à son effet visuel favori : le split screen (écran coupé en deux). Au niveau des acteurs, on retiendra essentiellement les interprétations de Paul Williams, excellent dans le rôle du producteur infâme, Gerrit Graham qui joue Beef, sorte de rock star glam aux prestations scéniques mémorables tant elles sont ridicules, et William Finley, qui incarne tour à tour un compositeur naïf et touchant, puis un monstre affamé de revanche et capable de tuer de sang‑froid.

Le coffret présente également un dvd bonus contenant :

Paradise Regained, une succession de témoignages de Brian De Palma, de quelques membres de l’équipe technique du film et des acteurs principaux. On y apprend de tout, du très utile (conditions de tournage, écriture de scénario) au plus dispensable (la mentalité du Texas en 1974, le chapeau en feutre de l’actrice principale). Il est dommage que, comme dans toute réédition dvd de ce type, le dispensable l’emporte largement sur le très utile.

Carte blanche à Rosanna Norton, ou 10 minutes de soliloque de la costumière du film, en qualité vidéo épouvantable, filmé à l’épaule, avec tous les flous et les tremblements qui en font un excellent film de souvenir de vacances, mais un très mauvais bonus.

Une Fausse pub du film par William Finley. 45 secondes. D’une inutilité confondante, il s’agit en plus d’une publicité pour une figurine du fantôme, en vente pour la modique somme de 300 €.

Le clip de « I feel for you » de Bob Sinclar. Histoire de montrer que le film a marqué, on a cru utile de joindre un clip qui fait référence à une des scènes du film. Je ne suis personnellement pas attiré par ce genre de démarche gratuite, mais cela fera sûrement plaisir aux amateurs de Bob Sinclar qui ne possédaient pas le clip.

Cette édition bonus, indispensable pour le film en lui-même, et largement meilleure que la précédente qui ne proposait pas de version 5.1 (ce qui est quand même le minimum pour une comédie musicale), n’est par contre pas réussie du point de vue des bonus, ni du packaging, qui est également assez léger. Mais si on est loin d’un coffret à la Sin City, on reste tout de même dans une gamme de prix très attractive qui devrait permettre à beaucoup de monde de se procurer ce classique.

A servir aussi souvent que possible, et accompagné de l’autre comédie musicale majeure des 70’s : The Rocky Horror Picture Show.

Guillaume Arzenton



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