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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Le Gorille de Brooklin
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"Le Gorille de Brooklin" de William Beaudine


Titre : Bela Lugosi Meets A Brooklin Gorilla
Réal : William Beaudine
Avec : Bela Lugosi
Sammy Petrillo
Duke Mitchell
Charlita

Durée : 75 minutes
Origine : USA
Année : 1952
Genre : Gare au gorille.
Editeur : Bach Films

Résumé :

Duke et Sammy sautent en parachute et se retrouvent sur l’île tropicale de Cola Cola. Ils y rencontrent la (belle !!!) fille du chef mais aussi le démoniaque Dr Zabor, un savant (fou !!!) décidé à faire régresser l’homme au niveau du singe. Il essaie d’ailleurs son expérience sur Duke, ça tombe bien, il ne devait pas régresser beaucoup !

Critique :

Duke Mitchell et Sammy Petrillo étaient un tandem comique (hum !) des années 50, accessoirement danseurs et chanteurs. Ils sont les protagonistes de cette consternante parodie ayant acquis, au fil du temps, une certaine réputation de classique du culte kitsch, autrement dit le "so bad it’s good" cher à nos amis ricains. Certains vont jusqu’à déclarer que ce métrage est encore pire que PLAN NINE FROM OUTER SPACE et "certains" pourraient bien avoir raison !

Régulièrement cité et repris, comme dans le Rough Guide To Cult Movies, ce produit de bas étage montre surtout le pauvre Bela Lugosi au pire de sa forme. Celui-ci n’est même pas crédité au générique, excepté dans le titre qui l’assimile définitivement à son personnage de savant fou. Les deux héros vont jusqu’à se moquer de lui en le confondant avec Dracula.
Lugosi, décidément, ne pouvait tomber plus bas et même Ed Wood semble lui avoir témoigné davantage de respect que William "One Shot" Beaudine, fameux cinéaste qui, après quelques films réputés tournés dans les années 30 sombra dans l’opportunisme commercial le plus excessif. Il tourna ainsi près de 300 films en 50 ans de carrière, mais comme il se limitait toujours à une prise (d’où son surnom), la quantité finit logiquement par s’imposer sur la qualité !

Que dire du reste de la distribution, composée des affligeants comiques et chanteurs Duke et Sammy, des imitateurs du tandem Dean Martin et Jerry Lewis ? C’est surtout Sammy Petrillo qui s’avère insupportable en cumulant les grimaces et en lançant constamment des vannes foireuses. Jerry Lewis ne s’y trompa pas et intenta un procès au jeune acteur (18 ans à peine), qu’il gagna d’ailleurs, brisant la carrière de son rival.
Une des plus belles répliques, pour la route : "sur l’île de Cola Cola, vous ne manquez pas de peps...iiiiiiii" Oui, ça fait peur. Cela dit, à l’image des pires comédies de lycée américaine, le public finit par trouver cela vaguement drôle. Pas tellement par les gags eux-mêmes, plutôt par cette manière d’aligner en rafale les jeux de mots les plus stupides, les passages comiques les plus lourds et les clichés les plus éculés, comme celui de la fille méga-bonne ayant une sœur obèse amoureuse d’un des héros. Oui, déjà en 1952 on rigolait avec ça, tant mieux d’ailleurs puisque, aujourd’hui, on n’oserait plus, politiquement correct oblige !
Donc le spectateur craque et sourit, en se disant "non, ils n’essaient quand même pas de me faire marrer avec CA". Et si ! Ainsi, lors du final, notre bon Duke est transformé en gorille suite aux expériences de Bela Lugosi (le genre de recherches scientifiques dont l’intérêt reste à démontrer et qui gâche bien souvent l’argent du contribuable, si c’est pas malheureux ma bonne dame !) mais il se console dans les bras d’une gorille femelle passant par là. Et pourtant la belle indigène continue de l’aimer, même sous son costume miteux de gorille de ré-emploi, comme quoi l’amour est vraiment aveugle !

Les situations sont définitivement too much et le final, tragique, voit le pauvre Sammy se sacrifier sous les balles du Dr Zabor. Une telle conclusion étant impossible, tout cela n’était qu’un rêve et l’ensemble se termine dans la bonne humeur et en chanson. Car le Duke tient à nous faire partager son organe et nous offre quelques grands moments de jazz / crooner. On ne lui a rien demandé mais ils nous les donne quand même, belle générosité d’artiste donc !

Aussi nul et débile qu’il soit (et il l’est beaucoup !), ce GORILLE DE BROOKLIN est devenu une sorte de monument culte et campy qui possède même quelques fans invétérés.
A vous de tenter l’expérience si ça vous chante...

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  Le Gorille

 L’Homme Singe

  Le SInge Tueur

Pizzoferrato Fred (2006)



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