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  Sommaire - Films -  G - L -  L’affaire Josey Aimes
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"L’affaire Josey Aimes" de Niki Caro

 

Réal. : Niki Caro
Avec : Charlize Theron, Frances McDormand, Sean Bean, Sissy Spacek, Woody Harrelson.
Distribué par Warner Bros.
124 mn.
Sortie le 8 Mars 2006.
Note : 8/10.

Le genre d’histoire qu’affectionnent les Américains, pourrait-on dire, avec procès héroïque contre une énorme injustice sociale. Dans la même veine, on eut droit à « Norma Rae » qui valut l’Oscar à Sally Field, à « Erin Brockovitch » qui valut l’Oscar à Julia Roberts. Arrive aujourd’hui cette « Affaire Josey Aimes » avec Charlize Theron, candidate 2006 pour la statuette dorée qu’elle remporta déjà pour le surestimé « Monster ». Pourtant, elle la mériterait bien la statuette en or massif tant sa prestation est supérieure en bien des points à celle d’une serial-killer dans ce drame plus juste que ce qu’on aurait pu redouter.

Début des années 80 : fuyant un mari violent, Josey Aimes retourne chez ses parents avec ses deux enfants dans le Minnesota. Subissant les reproches de son père, Josey décide de s’affranchir rapidement de ce retour au foyer parental en trouvant un job. Et dans cette région économiquement limitée, la seule possibilité de pouvoir gagner assez pour prendre un logement est de travailler dans le seul secteur d’activité productif, la mine. Très vite, Josey va réaliser qu’être une femme dans ce milieu n’appelle aucune reconnaissance ni considération, mais seulement le fait d’être un objet de railleries, de mauvais humour, d’un harcèlement sexuel tant physique que psychologique. Bravant tous les avis, Josey va décider de révéler une vérité trop vite acceptée par le silence de tous. Pour ses enfants, pour sa famille, et pour elle et ses collègues et amies, Josey va tenter de faire bouger des choses faisant partie du quotidien du Minnesota depuis toujours.

Résumé ainsi, on peut légitimement s’attendre au pire à savoir le bon vieux mélo avec rôle à Oscar à la clef pour la star du film. Il n’en est vraiment rien : si Charlize Theron porte effectivement le film sur ses épaules, elle s’est immergée dans le rôle au point d’en faire oublier qui elle est sans pour autant recourir à d’énormes artifices tels que grandes scènes de monologue pathétique, crises en tous genres, tout dans le regard, etc... Au contraire, tout est dans une simplicité surprenante de prime abord mais qui confirme bel et bien la vaste palette de qualités de la belle Sud-Africaine. Pareillement, si beauté elle montre dans son rôle, il reste tout à fait normal : Josey Aimes est une belle femme, pas un super canon. Donc Josey Aimes peut exister en tant que telle. Tout cela permet d’effectuer l’acceptation de voir une (très belle) star dans un film qui finalement semble lui montrer plus d’intérêt que le simple fait de décrocher un second Oscar. Et subrepticement, on plonge alors dans l’univers des mines du Minnesota, dans la bêtise masculine dans ce qu’elle a de plus primaire et abject, dans le quotidien de ces hommes et femmes qui, bien entendu, donnera quelques scènes mélodramatiques mais au ton des plus justes, jamais exagérées. C’est là la plus grande qualité de « L’affaire Josey Aimes », servi il est vrai par une palette de talents entourant une Charlize Theron vraiment épatante (je vous ai déjà dit qu’elle était belle, même en femme normale ? Oui ! Ah bon...) comme Frances McDormand, Sean Bean (bouleversant plus d’une fois), et sans oublier Richard Jenkins en père de Josey, cristallisant en lui une bonne partie des idées masculines de ses pairs avant de retrouver son rôle de père. De tous ces talents, de ce regard simplement juste et sans artifice que porte la réalisatrice Niki Caro sur chacun(e), « L’affaire Josey Aimes » s’en ressent pour dépasser le simple mélodrame au profit d’un statut bien plus digne et amplement mérité.

St. THIELLEMENT



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