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  Sommaire - DVD -  M - R -  Otage
"Otage"
de Florent Siri
 

(Hostage)

Avec Bruce Willis, Kevin Pollack, Ben Foster
Metropolitan Vidéo

Note : Interview de Florent SIRI sur le site, rubrique
« Interviews  »

Un grand retour sur bien des plans : celui de Bruce Willis dans un rôle parfait, riche, complexe, lui demandant beaucoup d’implication personnelle. Celui du polar d’action conjugué au film noir, sans humour, sec, âpre, violent, d’une rare puissance (on n’avait pas vu un tel cocktail depuis longtemps !) et enfin, celui du réalisateur d’un des meilleurs polars d’action de la décennie passée, « Nid de guêpes ». L’ensemble forme donc un remarquable thriller d’action, surprenant donc à plus d’un titre, passionnant, parfaitement maitrisé du début à la fin.
Jeff Talley a quitté son job de négociateur à Los Angeles le jour où sa dernière affaire s’est soldée par la mort d’un enfant pris en otage par un père fanatique et suicidaire. Depuis, il est shérif d’une bourgade bien tranquille et ses seuls soucis sont d’ordre privé entre sa femme, sa fille et lui-même. Jusqu’au jour où 3 jeunes s’introduisent dans une maison très cossue isolée dans les collines, séquestrent le propriétaire et ses deux enfants, et lors d’un contrôle policier, tuent le flic venu contrôler l’alarme déclenchée. La situation dégénère, Talley appelle le FBI pour se décharger de l’affaire mais se retrouve très vite obligé de reprendre un peu de son ancien métier : en effet, sa famille est prise en otage contre la garantie qu’il s’occupe de la libération de ceux de la maison, le propriétaire étant le comptable d’une grande organisation criminelle. La nuit va être longue pour Talley, otage indirect de preneurs d’otages amateurs dans une situation qui les dépasse tous.
Après un prologue brut de décoffrage présentant un Bruce Willis anéanti par l’échec de sa mission, « Otage » se dirige alors vers le polar classique avant de bifurquer de manière violente et surprenante vers le film noir et fataliste. La violence est crue, aussi aiguisée qu’un rasoir et elle fait mal dans « Otage ». On n’y voit pas de flingages devenus vulgairement distrayants comme dans un « Bad boys » par exemple mais bel et bien une violence plus réaliste au point d’être percuté de plein fouet quand elle surgit. C’est une des nombreuses qualités du film, complétée par une étude des personnages tous bien dessinés et existants, même quand il s’agit du chef des gangsters ayant kidnappé la famille de Talley : sous une cagoule jusqu’au bout, il parvient à livrer des traits de sa personnalité qui font froid dans le dos. L’ensemble étant alors servi par une mise en scène au scalpel, intense, précise, jamais gratuite, utilisant chaque plan pour servir l’histoire même ceux qui peuvent paraitre parfois gratuits et saugrenus (comme ceux liés au caractère mystique du film) alors qu’ils sont parfaitement à leur place au moment donné. Et de suivre ainsi un polar qu’on trouvera différent par rapport à la mode actuelle, plus rude, noir, violent, une réussite exemplaire qui peut ouvrir la voie à de nombreux autres polars voulant changer un peu la donne actuelle, comme ce fut le cas avec l’horreur et l’épouvante il y a deux ans. Mais une chose est certaine, pour Florent Siri, « Otage » confirme bien le talent de cet amoureux du cinéma de genre qui le rend si bien à l’écran. Et en attendant son prochain, il faut impérativement voir « Otage » pour se confirmer qu’il peut encore y avoir en ce moment des thrillers d’action qui nous étonnent et procure un tel plaisir. En plus, comme il le souligne dans son interview, l’édition Collector zone 2 est exclusive, cent fois plus riche que le zone 1, où la mise en chantier du film est décortiquée par tous ceux qui y ont participé avant et après pour en faire la réussite qu’il est. De Bruce Willis, on n’aura droit qu’à la conférence de presse filmée, on aurait aimé l’exclusivité d’une interview moins « générale » mais à côté de ça, bouder ainsi le reste serait de la pure hypocrisie tant les bonus sont chargés et surtout intéressants. Bref, du très bel ouvrage, mais on n’en attendait pas moins de tous ceux qui firent de « Otage » un des dix meilleurs films de 2005.

Note : 10/10 DVD : 10/10 (copie excellente, format d’origine 2.35 image 16/9ème)
Bonus : Disc 1 : bandes annonces - Disc 2 : entretiens avec le scénariste, le réalisateur, les producteurs, le compositeur, etc... ; visite de la maison avec F. SIRI ; étude du générique ; doublage du film ; scènes coupées ; making-of.
St. THIELLEMENT



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