Avec James Remar, Michael Beck, Deborah Van Valkenburgh
Paramount Vidéo

Alors qu’on annonce le remake prochain que signera Tony Scott (« Les prédateurs », « Top Gun », « True romance », « Le dernier samaritain », « Spy game », « Man on fire », et dernièrement « Domino »), il est bon de revoir aujourd’hui un des films les plus controversés lors de sa sortie à l’époque pour sa violence urbaine. En parallèle, une « Director’s cut » est sortie aux States il y a peu mais de l’avis de ceux qui l’ont vue, pour une fois, il est bon de conserver la version salles, bien meilleure. Comme c’est le cas ici, curieusement, car parfaitement identique à celle d’il y a quelques années ! Peut-être est-ce dû au regain de popularité du film suite au jeu qui arrive prochainement. Bref, pas grave, le plus important est là : vous ne trouviez plus « Les guerriers de la nuit », alors réjouissez-vous de cette réédition !
A New-York, fin des années 70, un grand rassemblement de gangs est organisé à la demande d’un seul homme, Cyrus, qui veut réunir tous ces groupes disparates et antagonistes. Mais alors que son discours commence à convaincre les plus récalcitrants, un coup de feu mortel tiré sur Cyrus déclenche une chasse à l’homme sur un gang, celui des « Warriors », montré du doigt comme coupable par le véritable assassin. Pour les Warriors, la nuit du retour vers Coney Island, vers chez eux, va être très longue et extrêmement dangereuse.
Bon, OK, il y a un petit coup de vieux à la revoyure de cet autrement excellent polar urbain qui montrait de manière certes un peu outrancière le courant des gangs. Mais au-delà de cette simple évocation, on redécouvre avec « Les guerriers de la nuit » le portrait assez pessimiste d’une certaine jeunesse qui ne peut exister qu’au travers d’une identité qui leur donne une autre personnalité, plus forte, plus crainte aussi. Un rejet des sentiments, de la société, mais aussi un regard lucide sur un avenir placé sous des auspices dépourvus d’espoir, toutes ces choses ressurgissent à cette nouvelle vision d’un film autrement plus riche et intéressant que la simple évocation très bande dessinée des mœurs des gangs. Magnifiquement photographié (le film se passe réellement en pleine nuit, du début à 2 minutes avant la fin), il est aussi un des meilleurs films d’un vieux cador de l’action, Walter Hill, à qui l’on doit le scénario de « Guet apens » de Sam Peckinpah, et les réalisations de « Le bagarreur » avec Bronson (un des meilleurs de l’acteur !), « 48 heures », le magnifique « Sans retour », « Le gang des frères James », « Les rues de feu », « Double détente » (qu’il n’aime pas du tout, au passage !), « Exrême préjudice », « Invincible », etc... Et Hill de signer avec « Les guerriers de la nuit » un polar urbain intense, sec, âpre, devenu au fil des années un véritable classique, qui même aujourd’hui, malgré ses rides évidentes, n’a rien perdu de sa puissance.

Note : 9/10 DVD : 1/10 (mais copie magnifique, format d’origine 1.78 anamorphique 16/9ème)
Bonus : bande-annonce d’époque.
St. THIELLEMENT