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Nos clameurs devinrent si fortes qu’elles attirèrent vers nous le seul habitant de ces affreux déserts. C’était un génie de plus de vingt coudées de hauteur, dont l’oeil unique scintillait comme une étoile de feu, et dont les pas retentissaient sur la terre comme des rochers tombés de la montagne.

Quatre frères découvrent un Génie qui leur remet trois talismans : l’un leur permet de découvrir les trésors cachés. Le deuxième transforme son porteur en séducteur irrésistible. Le troisième procure la connaisssance des remèdes à toutes les maladies. Dès le début le ton est donné. Comme il n’y a que trois talismans les trois ainés se les partagent et abandonnent le plus jeune des frères au désert.
Les routes des porteurs de talisman se séparent et ils découvrent aussitôt les effets des présents du Génie. Les trésors rapidement découverts attirent la convoitise des bandits habituels mais surtout des fonctionnaires. La séduction attire la haine des hommes et celle d’une vieille femme délaissée. Quant au pouvoir de guérir il provoque la haine d’une foule de médecins d’une compétence discutable.
Charles Nodier (1780-1844) de l’Académie Française, renommé par son salon littéraire fréquenté par les romantiques comme Victor Hugo et Alexandre Dumas, s’est livré en 1838 à une oeuvre allégorique, unissant les mystères de l’Orient à une critique de la nature humaine.
Si le contexte est exotique l’histoire peut être transposée à différents lieux et époques. Ainsi les autorités reprochent au plus grand des médecins du monde de ne pas parler la langue copte (une allusion au latin, autrefois indispensable pour bénéficier du diplôme de médecin). La nature humaine s’avère être immuable.

Damien Dhondt

Auteur : Charles Nodier, Illustration : Natacha de Molènes _ Les Quatre Talismans _ Edition du Jasmin, collection Contes d’Orient et d’Occident (novembre 1998) _ Inédit, moyen format, 110p. 12,20 euros