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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Blood Feast
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"Blood Feast" de Hershell Gordon Lewis


 

Autre titre : Orgies Sanglantes
Réalisateur : Hershell Gordon Lewis

Avec : Connie Mason
Thomas Wood
Mal Arnold
Scot H. Hall

Durée : 67 minutes
Origine : USA
Année : 1963
Genre : Slasher / Gore
Editeur : Mad Movies

Cotation : 4/ 6

Résumé :

Ramses, un égyptien fou, sacrifie une série de jeunes filles afin d’offrir un corps à la déesse Ishtar.

Critique :

En 1963, Hershell Gordon Lewis, alors producteur de petits films érotiques sans ambition, décide de proposer à un public lassé des nudies quelques sensations inédites.
A cette époque, il est impossible d’aller plus loin dans l’érotisme : les films pornos sont encore interdits et condamnés à la clandestinité des bordels.
Lewis pense donc à un concept révolutionnaire : il va montrer ce que ses acteurs ont sous la peau au lieu de se limiter à découvrir ce qu’ils ont sous leurs vêtements. Son but avoué consiste à choquer le public en lui assénant une heure et dix minutes de mutilations non-stop en couleur écarlate.
Le réalisateur se doute qu’il trouvera des amateurs pour apprécier ce déluge de sang même si la majorité du public sera horrifiée du résultat (qualifié par un critique de "soirée cinéma amateur à la boucherie du coin !")
Blood Feast, tourné en quelques jours pour 70.000 dollars dans des conditions pratiquement amateurs, est ainsi projeté à des spectateurs effarés dont une bonne partie finit la séance aux toilettes ou dans les pommes.
Mais des fans apparaissent, ravi de cette surenchère sanguinolente.
Alors qu’en France le théâtre du Grand-Guignol ferme définitivement ses portes, Hershell Gordon Lewis vient d’inventer son équivalent cinématographique et plus rien ne sera comme avant.
Blood Feast, malgré ses innombrables défauts, est à l’horreur ce que Deep Throat de Gerard Damiano est à l’érotisme : une date ! Fini la suggestion, place aux démonstrations interminables, aux tueries sanglantes qui envahissent bientôt les écrans.
Langue arrachée à mains nues, cervelle extirpée de la boite crânienne, jambe et bras sectionné, demoiselle fouettée à mort,...les atrocités vont bon train jusqu’au final qui voit le méchant périr là où est sa place : broyé dans une benne à ordure. Justice immédiate, donc !
Quatre décennies plus tard, le film tient encore la route. Bien sur, aujourd’hui, ses outrances délirantes et ses boucheries approximatives se sont parées d’un délicieux parfum comique.
Mais qu’importe, on s’amuse comme des fous devant un tel étalage de barbaque, même si les maquillages s’avèrent approximatifs. Les dialogues sont risibles, les accents caricaturaux, le manque de moyens manifestes (le poste de police se limite à un bureau), les péripéties idiotes et les costumes (comme la cravate du flic) ringards à souhait. L’explication finale des déductions du policier-jeune-premier feront hurler de rire les amateurs de romans policiers : le brave homme ayant mis un temps fou à comprendre une évidence criante.
Le scénario, lui, constitue un simple prétexte, supporté par des acteurs catastrophiques filmés sans un atome de génie et on ne parle même pas de la photo, laide à souhait, et de la musique assez zarbi, quoique parfois indéniablement efficace et souvent plagiée ensuite.
Mais on s’en fout : le film est court, drôle, enlevé et pas mal rythmé. Il reste meilleur que bien des gore récents et son intérêt, bien qu’essentiellement historique, subside puisque, paradoxalement, tous ces défauts concourent à le doter d’un charme suranné mais délicieux.
Lewis poursuivit ensuite sa carrière avec un Deux Milles Maniaques semi-parodique suivit d’une demi-douzaine de gore et de quelques films érotiques.
Après près de trente ans d’inactivité, il est revenu à la réalisation avec le très attendu Blood Feast II.

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