Des astronomes britanniques viennent de démasquer toute une population de trous noirs en pleine évolution, soigneusement dissimulés derrière des nuages de poussières. Leurs travaux, publiés dans nature, suggèrent que la plupart des trous noirs supermassifs se situent dans les galaxies poussiéreuses et seraient donc difficilement observables. Voilà une découverte, qui enlève une grosse épine du pied des astrophysiciens qui cherchaient ces fameux trous noirs depuis de nombreuses années.
Les trous noirs supermassifs, appelés quasars sont parmi les objets les plus lumineux de la galaxie. Ils sont détectés grâce au rayonnement émis par la matière et les gaz lorsqu’ils sont accélérés dans le disque d’accrétion du trou noir, juste avant d’être engloutis. Les quasars sont situés dans les régions les plus secrètes des galaxies les plus lointaines, les plus gros peuvent absorber l’équivalent de la masse de dix mille étoiles en une année. L’équipe britannique pense que tous les quasars sont entourés par un anneau de poussière qui les cache des observations des scientifiques de la Terre, et ce dans au moins la moitié des cas.
C’est en analysant le rayonnement cosmique de fond, dans la gamme des rayons X, dont les quasars sont la principale source, que les physiciens se sont aperçus qu’il devait y en avoir beaucoup plus que le nombre connu et ont supposés qu’ils devaient être masqués. Pour apercevoir ces invisibles objets, ils ont observé dans l’infrarouge, à l’aide du télescope spatial Spitzer, plusieurs galaxies riches en poussières. Ces galaxies sont connues pour être des pouponnières d’étoiles. Ils ont retrouvé 21 objets qui n’avaient aucun rayonnement dans le spectre de la lumière visible. En revanche, tous ont été identifiés comme des quasars par plusieurs radiotélescopes.
Les astronomes d’Oxford estiment que le nombre de ces quasars invisibles est supérieur à ceux qui pourraient être observés. Cette nouvelle population permet d’expliquer l’importance du rayonnement de fond. Ils pensent aussi que ces derniers naissent au cœur des galaxies en développement, dans lesquelles les étoiles apparaissent également.
Recueilli par Alain Pelosato
D’après sciences et avenir