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"La Porte des secrets" de Iain Softley

 

La porte des secrets (The skeleton key)
Réal. : Iain Softley
Avec : Kate Hudson, Gena Rowlands, John Hurt, Peter Sarsgaard.
Distribué par UIP.
100 mn Sortie le 3 Août 2005
Note : 7/10.

Pour télécharger la bande annonce allez en bas de l’article

Tout d’abord, une petite précision : l’affiche indique « par l’auteur de « The Ring », ce qui n’est pas faux mais il aurait mieux fallu mettre « Le cercle - The ring », à savoir l’excellent remake US. En effet, Ehren Kruger en est le scénariste, tout comme il signa celle de sa très mauvaise suite, et qu’auparavant, on lui devait « Arlington road » (thriller parano-politico-terroriste des plus réussis avec Jeff Bridges et Tim Robbins), Scream 3 (personnellement, mon préféré), « Piège fatal » de John Frankenheimer avec Ben Affleck & Charlize Theron et très bientôt, on découvrira son travail sur « les frères Grimm » signé par Terry Gilliam avec Matt Damon & Heath Ledger. Et « La porte des secrets » qui nous arrive aujourd’hui. Une histoire qui commence comme une diabolique machination policière pour bel et bien sombrer dans le pur fantastique. Caroline (Kate Hudson, charmante belle-fille de Kurt Russel, souvent vue dans pas mal de comédies niaises) est une infirmière qui ne croit plus en sa vocation depuis le jour où elle a vu mourir un homme sans famille, oublié de tous, et relégué à un simple numéro dans un registre. Elle accepte un poste d’infirmière à domicile dans une grande demeure isolée proche de la Nouvelle-Orléans pour s’occuper d’un invalide, Ben. Sa femme Violet (Gena Rowlands, géniale) mène d’une main de fer l’existence de son mari qui semble vouloir exprimer à Caroline un cri de secours. Peu à peu, Caroline va découvrir d’étranges faits qui vont l’amener à croire que la vie de Ben est en danger. Mais la vérité sera encore bien pire, et pour Caroline, cela risque d’être trop tard.
Effectivement, cela commence bien comme un thriller machiavélique lié à une histoire d’héritage. Or, s’il est bien question d’héritage, cela se conjugue aussi au domaine du vaudou, très présent dans le vieux Sud américain avec les esclaves noirs qui contribuent largement à son histoire. Et à partir du moment où cet élément surgit, on y oppose le scepticisme d’une infirmière qui nous permet de mieux nous identifier à cette situation qu’on tente de rationaliser jusqu’au dénouement final. C’est cette originalité qui fait la réussite de ce film différent, de cette histoire de fantômes à l’américaine pour une fois basée sur une partie de leur histoire, constituant un des meilleurs travaux de Ehren Kruger à ce jour. Pourtant, le film pêche aussi par une absence de recréation d’ambiance liée au vieux Sud. Le britannique Iain Softley (« K-Pax » avec Jeff Bridges et Kevin Spacey, pour citer son travail le plus récent et le plus connu) ne sait pas trop capter le mystère qui nimbe les rues de la Nouvelle-Orléans, de ces demeures séculaires qui abritaient les riches planteurs esclavagistes et laissées plus ou moins à l’abandon aujourd’hui, de la moiteur et de la lumière si spécifique à cette région, autant d’éléments qui servent à merveille une histoire liée au vaudou, et qui peuvent être captées comme l’a prouvé par exemple un Bill Condon dans ses deux films se passant dans un tel contexte, « Sister, sister » et « Candyman 2 ». Car à part ça, force est de reconnaître que cette « Porte des secrets » se révèle être autrement une très originale ghost-story à l’ancienne, inédite dans son contexte et qui aurait pu gagner en qualité avec quelqu’un qui ait su mieux ressentir l’ambiance de ce vieux Sud qu’on n’avait pas vu traiter ainsi depuis bien longtemps.

Stéphane Thiellement

L’avis d’Alain Pelosato

On s’ennuie ferme pendant ce long film où il ne se passe pas grand chose. Une histoire de réincarnation grâce au vaudou. Un film un peu lovecraftien, de la veine de L’affaire Charles Dexter Ward. Il vaut la peine d’être vu pour les bayous et les paysages de la Nouvelle Orléans. L’imagerie fantastique de la porte secrète dans le grenier n’est pas du tout approfondie. C’est dommage. En fin de compte c’est le scénario qui laisse à désirer par son laisser-aller...

Alain Pelosato



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