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Après un délai jugé trop long par beaucoup, voilà que le tome 10 de la Roue du Temps ou plutôt la seconde moitié du tome 5 original - The Fires of Heaven - arrive enfin chez nous. Mais passons outre l’envie de pester une fois encore sur ces délais qui semblent interminables pour nous concentrer sur le récit lui-même. De ce côté-là, on ne sera pas déçu, et c’est à se demander si ceux qui reprochent à Jordan de faire trop long et de manquer de rythme ont déjà pris la peine de dépasser les premiers chapitres du premier tome. Une fois que l’on a pénétré cet univers, il est ardu de s’en défaire, et les talents de conteur du maître s’étalent une fois de plus. On suit les aventures de Rand emporté par un réel suspense et avec une véritable implication, tandis que le personnage mûrit de plus en plus laissant derrière lui ses travers de garçon sage. Il est entouré d’une galerie d’hommes et de femmes dont les motivations et les comportements évoluent en adéquation avec l’histoire, et non pas comme des pions sans vie manipulés par un auteur à peine voilé. La formule est maintenant bien rodée, chaque tome se terminant par un affrontement toujours plus impressionnant nous abandonnant le souffle court et la tête pleine de toujours plus d’interrogations. Seul reproche à formuler : la longueur du cycle, pas encore achevé : si vous embarquez, vous en aurez pour très longtemps, et impossible de prendre le train en marche, il faut commencer par le début si l’on veut vraiment saisir les subtilités de l’intrigue foisonnante de la Roue du Temps.


Les Feux du Ciel, de Robert Jordan, Rivages/Fantasy, traduction Arlette Rosenblum. 401p.


Emmanuel Chastellière