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  Sommaire - Films -  A - F -  Charlie et la chocolaterie
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"Charlie et la chocolaterie" de Tim Burton (2005)

avec Johnny Depp (Willy Wonka), Freddie Highmore (Charlie Bucket), David Kelly (Papie Joe), Helena Bonham Carter (Mme Bucket) Noah Taylor (M. Bucket), Missi Pyle (Mme Beauregarde), Deep Roy (Oompa Loompa), Christopher Lee (Dr. Wonka)

Il n’est pas donné à tout le monde de prêter vie à un conte de fées. Roald Dahl fait partie de ces happy few contrairement, par exemple, à la prolixe J.K. Rowling malgré une aisance évidente. Dans un autre genre (le cinéma) Tim Burton s’avère être un créateur fantastique qui bâtit un monde nouveau à chaque film. L’addition des deux personnages pouvait non pas unir mais séparer leur précieux talent. Ce ne fût pas le cas.
Le récit débute pas la description de la vie de Charlie, fils unique d’un couple d’indigents. La famille s’étoffe de deux paires de grands-parents couchés en permanence dans le seul vrai lit de la vieille bicoque bancale. Charlie, après son maigre souper, rêve à l’usine de chocolat qu’il entrevoie par le toit de sa chambre. Son possesseur Willy Wonka, confiseur et ingénieur-magicien, organise un concours qui fera gagner à cinq angelots (sic !) une visite de son usine fabuleuse avec dégustation à volonté. Il réservera à un seul un prix surprise. Bien sûr, chacun des enfants tentera de se montrer sur son meilleur jour pour ensuite se moquer imprudemment de la naïveté malicieuse de Willy.
Le graphisme du film est magnifique. Les couleurs vives titillent les pupilles et chatouillent le cerveau. Les décors sont là pour nous rappeler que nous sommes dans un conte de fées, que ce soit l’extérieur de l’usine (la ville) ou, bien sûr, les paysages féeriques de l’intérieur de l’établissement faits de nougats, réglisses, marshmallows, chantilly... Les personnages sont marqués et quelque fois actualisés pour l’époque, notamment Mike qui est décrit comme un pirate informatique. Les enfants (excepté Charlie) sont tous débutants et se débrouillent bien.
L’égérie de Tim Burton, Helena Bonham Carter, a un petit rôle au côté de Noah Taylor qui fut l’interprète saisissant de Hitler dans Max. Le jeune Freddie Highmore (Charlie) est confondant d’innocence et est parfaitement accompagné par un ancêtre sautillant : David Kelly. Christopher Lee joue un petit rôle pourtant déterminant puisqu’il interprète le père maniaque de Willy. Pour en terminer avec ce dernier, il semble inutile d’insister sur le jeu de Johnny Depp. A la fois caricatural et fin, il montre un Willy Wonka plus sensible que le lunaire Gene Wilder (première adaptation datant de 1971). Un mot pour noter l’interprétation comique de la très jolie Missi Pyle (Dodgeball, Big Fish, etc.).
La bande son de Danny Elfman est parfaitement en rythme avec le découpage et les moments forts du film. La mise en musique des chansons de Dahl est à la fois moderne et amusante. Elles apparaissent à chaque fois que l’un des enfants se laisse aller à sa gloutonnerie d’une manière coupable et avec comme unique danseur le Oompa Loompa cloné à l’infini : Deep Roy. Ses incursions loufoques sont à chaque fois une bouffée d’oxygène mais aussi un moment de rire, Deep Roy gardant un sérieux factice et facétieux lors de ces chorégraphies.
Comme le confirme le réalisateur, il s’agit plus d’un film pour adulte que pour enfant. Et si vous souhaitez raviver une flamme perdue ou protéger ce qu’il en reste, précipitez vous dans les salles obscures et fraîches en cette saison. Laissez-vous impressionner par les bons sentiments magiques de Tim Burton, il s’y connaît. Pour ceux qui ont perdu ce besoin de merveilleux, une cure des romans de Roald Dahl est prescrite d’office !

Valérie Revelut

Interview de Tim Burton sur Allo ciné



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