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Nous les peuples nomades, nous prétendons avoir tiré les leçons du passé et nous être engagés dans une nouvelle voie, mais qu’est-ce qui a changé ?

Dévastée par le conflit entre la ligue Paris-Moscou-Pékin et l’alliance Indo-arabo-américaine la Terre n’est plus peuplée que de quelques rares humains regroupés en quelques tribus nomades spécialisées, alors que les robots de combat, derniers témoins d’une guerre lointaine, poursuivent leur programmation à la recherche de cibles.
Solman le boiteux clairvoyant est membre de la tribu des Aquariotes qui recherchent puis acheminent des réserves d’eau qui ne soient pas contaminées par les anguilles génétiquement modifiées. Il va peu à peu prendre conscience de la mesquinerie des hommes, des querelles de pouvoir et de la menace d’anéantissement pour sa tribu et même pour toute la race humaine. En effet la véritable apocalypse n’a pas encore eut lieu.
Ce roman, paru initialement en feuilleton de six volumes chez Librio, clôt une trilogie de Pierre Bordage sur la biotechnologie après "Graine d’immortel" (1) et Les Fables de l’Humpur" (2). Parsemé de quelques références bibliques ce roman jette un regard lucide et pessimiste sur la condition humaine, par exemple quand les Aquariotes refusent de croire Solman lorsqu’il perçoit une nouvelle menace. Dans une splendide démonstration d’aveuglement pathétique, cherchant à retrouver leur ancienne existence, ils refusent d’admettre que c’est impossible et rejettent les avertissements de celui qui les a déjà sauvé.
Menacés d’anéantissement les derniers hommes trouvent encore le moyen d’accentuer le danger par leurs propres décisions.

(1) Flammarion, collection Quark noir
(2) J’ai lu Millénaire puis J’ai Lu n° 6280

Damien Dhondt

Pierre Bordage _ Les Derniers Hommes _ J’ai lu n°7558 (mars 2005) _ Réédition, poche, 670p. 8,50 euros