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Sommaire - Interviews -  Camille Nahum


"Camille Nahum" de David Lapetina


Voir la critique de la pièce dans la rubrique "dossiers" : Cliquez ici


Remercions donc son ami qui, lorsqu’elle cherchait un sujet à adapter au théâtre, lui a donné la bande-dessinée en lui disant : "Tiens, le chat c’est toi, c’est un rôle pour toi, monte ça.". "C’était exactement moi, exactement ce que j’avais envie de faire [et en plus] c’est très fort comme message de tolérance." nous confie Camille et la symbiose a opéré de manière remarquable, c’est indubitable.

Convaincue, Camille rencontra Joann Sfar avec l’idée d’en faire un "One-woman show" mais "le rabbin et sa fille sont très importants on ne pouvait pas éliminer les rôles" et donc ces personnages ont été réintégrés. Une fois l’accord de Sfar et de sa maison d’édition donné, l’adaptation a pu commencer. Cela a consisté à "sortir le texte des bulles, transformer le langage indirect en langage direct et rajouter des phrases, des petits textes" le tout afin d’unifier les différents châpitres "qui sont une suite de tableaux" ce qui "donne une vrai pièce de théâtre et apporte un vrai intérêt par rapport à la bande-dessinée".

Pour obtenir le résultat escompté il "a fallut rajouter une fin qui n’existait pas" - NDLR : la bande-dessinée a une suite, d’où l’absence de chute finale. "Les autres tomes m’intéressaient moins car le chat ne parle plus [or] c’est qui fait l’originalité du spectacle.".

L’adaptation est réussie puisque comme nous l’explique Rémy Darcy (le rabbin) "les gens qui ne connaissent pas la bande-dessinée croient que c’est une vraie pièce de théâtre." et, complète Camille "Ceux qui ont aimé la bande-dessinée, unanimement, aiment la pièce [...] nous sommes restés très fidèles mais c’est quand même une oeuvre originale, une vraie pièce de théâtre à part entière".

Le succès de la pièce est dû à la fois "parce que c’est un conte philosophique" nous explique Rémy Darcy mais aussi un "spectacle comique" ajoute Camille. Et effectivement les textes sont tellement denses que chacun "en retire ce qu’il veut."

Concernant le message de tolérance, Camille nous explique que "c’est un spectacle qui critique beaucoup l’extrémisme et l’intégrisme, quelqu’il soit [par contre] ce n’est pas une critique de la religion mais juste de l’extrémisme." et Rémy confirme "C’est ce que la chat avec son franc parler dénonce et philosophe très simplement en disant : ca vaut le coup de fermer sa gueule pour être heureux."

Et effectivement le chat est un bon moyen pour montrer à l’homme ses défauts car contrairement à "une femme, un homme, un juif ou un catholique, le chat va pouvoir s’interroger de par sa neutralité [et] poser les vrais questions" nous dit Camille.

En plus des difficultés d’adaption, Camille relève le défi d’incarner le chat, qui se trouve être un mâle et bien "entier". Pour ce rôle quand elle joue elle est "complètement asexuée, en ayant parfois des attitudes un peu féminines, parfois complètement mecs" mais même Sfar a été subjugué puisqu’il a avoué "elle a le machisme de mon chat". Et nous aussi nous avons été bluffé tant l’adapation et le jeu de Camille, très bien accompagnée, est enthousiasmant.

En conclusion, je me permets une correction sur le dossier de presse qui nous a été fourni. Un extrait d’une critique d’un de nos concurrents, Cosmopolitan, nous dit :"Camille Nahum, une future grande" arrétons les imbécilités, c’est déjà une grande, sous le chat on voit la lionne.

N’arrête pas Camille, le public t’attend depuis longtemps.

David Lapetina




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