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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Fantom Kiler 3
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"Fantom Kiler 3" de Roman Nowicki


 

Titre Original : Fantom Kiler 3
Réalisateur : Roman Nowicki

Avec : des filles à poil bien jolies
et des acteurs ringards dont personne n’a jamais entendu parler

Durée : 90 minutes
Origine : Pologne (?)
Année : 1999
Genre : Pseudo-giallo érotique.
Editeur : Uncut Movies

Cotation : 1 /6

Résumé : Le Fantom Kiler (non, pas de faute d’ortographe !) continue sur sa lancée : à savoir massacrer d’horrible façon de jeunes prostituées aimant s’exhiber un peu partout.

Critiques :

Comme aurait pu le dire le héros du "Dîner de Cons" s’il était cinéphile "Cette fois j’ai un beau nanar. Peut-être même le champion du monde !"
Prêt ?
Partez !
Toujours distribué par Uncut, mais cette fois en DVD, ce troisième volet nous convie au retour du tueur en série le plus misogyne du cinéma. Apparemment, le réalisateur aimerait suivre les traces de Lucio Fulci période Eventreur de New York ou les classiques du giallo érotique comme Gore à Venize.
Néanmoins il lorgne plus souvent vers les pornos de Marc Dorcel, à l’instar de Andreas Bettman avec Angel Of Death ou Rozza Venezia. Contrairement aux deux films précités, ce Fantom Kiler 3 ne verse cependant pas vraiment dans la pornographie...mais c’est tout tout juste !
Le film (le terme est peut-être mal choisi !) débute par une scène champêtre : dans une forêt de studio absolument risible, une jeune femme siliconée se caresse les seins durant dix minutes en exhibant complaisamment son entrejambe impeccablement épilé. La mise en scène anéantit l’érotisme de la séquence, laquelle ne procure qu’un ennui tenace. Jugeant sans doute qu’il est temps de mettre un peu d’animation, le tueur fantôme déboule alors. Il s’acharne sur la belle avec un couteau en plastique achetéeau magasin de farce et attrape du coin tandis que la poitrine gonflée se couvre progressivement de sirop de grenadine.
Cette entrée en matière affligeante donne le ton et la suite s’avère encore pire. Ce qui n’est pas peu dire, avouez-le !
Deux flics caricaturaux, apparemment échappés de Derrik, mènent très mollement une enquête qui les conduit surtout à assister à des numéros de strip-tease un brin lassant. On connaît de réputation les filles de l’Est et cette série Z se propose de combler nos attentes.
Les demoiselles remuent leur poitrine remodelée, écartent les cuisses et explorent parfois leur intimité d’un doigt hésitant... "Juste un doigt" "Vous ne préférez pas le whisky avant ?" disaient jadis les Nuls, ce en quoi ils avaient tout compris à l’expression juste un doigt d’érotisme.
Ah oui, parfois, le tueur frappe. On est quand même censé être dans un film d’horreur ! Non ? Si ! Les victimes (au cas où vous vous poseriez la question elles sont toujours à poil - enfin c’est une expression parce que le rasage est de rigueur) courent en rond dans vingt mètres carrés de forêt (je n’exagère même pas je vous jure !) avant de tomber sous les coups du tueur.
Le passage le plus drôle présente une jeune femme (dont la voiture est en panne) qui débarque dans un garage. Un décor confectionné à partir de deux pneus, d’un établi et d’une TRONCONNEUSE (...si !) totalement incongrue. La demoiselle - évidemment bombastique à souhait - n’a pas d’argent pour payer les réparations de sa voiture, mais les machos garagistes trouvent vite la solution et lui proposant d’explorer son pot d’échappement. Pas contrariante, la coquine se déshabille et excite les mâles qui se sentent tout à coup l’envie de la violer, ce qui se comprend quelque part. Or, la tentatrice décide que, finalement, c’est trop et que non, elle ne veut pas. Comprenant que toute négociation est impossible vu l’air salace (pas pour tout le monde) des affreux, elle empoigne la TRONCONNEUSE (sur laquelle le cinéaste attire notre attention depuis dix minutes) et les découpe en morceaux. Oui, la scène est très gore. Mais les maquillages sont tellement ratés qu’elle ne provoque que le rire.
Que vient faire ce passage inspiré par le rape & revenge au sein de ce pseudo-giallo / slasher me direz-vous ? Rien. Ne cherchez pas une quelconque logique à ce scénario, il n’y en a aucune. Mais avant de ricaner, essayer de confectionner un métrage de 90 minutes avec une dizaine de nanas en chaleur et trois litres de ketchup en guise d’effet spécial.
Maquillages lamentables, intermèdes érotiques interminables et stupides, interprétation calamiteuse, mise en scène inexistante et scénario débile sont donc au programme d’un film qui s’achève comme il a commencé : au milieu d’une scène et en dépit du bon sens.
On espère que les auteurs de cette chose se sont bien amusés à asperger des apprenties "comédiennes" dénudées de ketchup. Ils se sont en tout cas plus amusés que moi.
L’amateurisme absolu et la pauvreté des décors, réduits à leurs seuls éléments signifiants peut faire rire un moment mais seuls les plus pervers trouveront un quelconque intérêt à cette nullité.
Pour ne rien arranger, cette aberration est vendue bien cher par Uncut Movies et nous est présentée dans une horrible version polonaise mal synchronisée et sous-titrée. Il n’est d’ailleurs pas certain que cette série Z vienne réellement de l’Est. En fait rien n’est certain, excepté que ce truc existe et qu’il mérite une place d’honneur dans mon top10 des plus mauvais métrages de l’histoire du cinéma. Vraiment un faux pas pour la firme, d’autant qu’ils avaient déjà sorti les deux premiers et qu’ils n’ont donc pas d’excuse !
Un quatrième volet menace déjà...

Pizzoferrato Fred (2005)



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