8/10
C’est le livre VI des Chroniques d’Alvin le Faiseur.
Une histoire biblique. Card ne s’en cache pas d’ailleurs car il le fait dire par plusieurs de ses personnages.
« Tu nous as conduits comme Moïse, expliqua la Tia. (...) C’est comme le livre de l’Exode nous autres. »<BR>
Il y a aussi Caïn et Abel, mais moins manichéen que dans la Bible puisque, Calvin, le frère d’Alvin ne va jamais jusqu’au bout de sa méchanceté.
C’est aussi un hymne contre l’esclavage, car, ici le peuple élu est celui des esclaves, peuple qui s’émancipe sans chercher la vengeance.
Au début on a du mal à s’habituer au langage populaire retranscrit tel que l’imagine Card, mais après quelques pages on se prend plaisir à en faire soi-même la traduction.
Comme toutes ces chroniques, nous nous trouvons dans les origines des États-Unis d’Amérique mais avec d’autres personnages historiques et d’autres événements que ceux qui se sont réellement déroulés. Certains appellent cela de l’uchronie... Mais tout roman n’est-il pas par définition uchronique ?
Enfin, on reconnaîtra chez Card cette petite amertume dans cette phrase : « En-Vérité aimait la réjouissante hypocrisie de la liberté de culte américaine. Aucune religion n’avait besoin d’être reconnue religion d’État, mais on savait tout de suites celles que l’État reconnaissait nettement moins que les autres. »
Comme tous les autres volumes de ces chroniques ce roman est un régal !
Alain Pelosato
Les chroniques d’Alvin le Faiseur - La Cité de cristal - Orson Scott Card - traduction Patrick Couton - L’Atalante - 410 pages